3 au 5 novembre 2005  -  Auberge du Lac-à-l'Eau-Claire

TABLE RONDE

Lorsqu'on parle de clonage humain, la communauté scientifique s'entend généralement pour dire que le clonage reproductif n'est pas souhaitable, du moins pour l'instant. Ce sur quoi ils s'entendent moins, c'est le clonage à des fins thérapeutiques. Comment peut-on utiliser la technologie du clonage pour soigner des maladies? Est-ce souhaitable? Doit-on instaurer une législation qui autoriserait l'utilisation de cellules embryonnaires pour fin thérapeutique. L'apparition de ces nouvelles technologies relance le débat sur l'utilisation des humains pour l'avancement de la science. Pour faire lumière sur ce débat, nous vous invitons à participer à la table-ronde où les enjeux technologiques et politiques y seront discutés avec le Dr Marc-André Sirard, le Dr Jacques P. Tremblay et Madame Sabrina Fortin (M.Sc.).

 

Dr Marc-André Sirard

Le Dr Marc-André Sirard a fait des études en médecine vétérinaire à l’Université de Montréal et obtenu un doctorat en médecine expérimentale en 1986. Par la suite, il a réalisé un stage post-doctoral en physiologie animale à l’Université du Wisconsin. Le Dr Marc-André Sirard est professeur titulaire de la Chaire du Canada en génomique animale au département de sciences animales à la Faculté des Sciences de l’Agriculture et de l’Alimentation de l’Université Laval et directeur du Centre de recherche en biologie de la Reproduction. Il a également été en charge du Congrès vétérinaire canadien de 1994, du Congrès international de transfert d’embryons de 1999, du Congrès international génomique de 2002 et du Congrès de la Société d’étude de la reproduction de 2005. M. Sirard a créé le groupe ainsi que le Centre de recherche fondamentale et appliquée en biologie de la Reproduction (CRBR). Plus de 100 personnes y travaillent à ce jour et le budget de recherche global dépasse les cinq millions de dollars annuellement. De plus, M. Sirard fut président du Conseil d'administration 2003-2004 de l'Association Canadienne-Française pour l’Avancement des Sciences (ACFAS). Le programme de recherche du Dr Sirard porte sur la compréhension et l’optimisation de la maturation de l’ovule chez les animaux de ferme (porcs et bovins) et chez l’humain. Cette maturation est essentielle afin d’obtenir la fécondation in vitro et le début du développement embryonnaire. Il étudie particulièrement les gènes responsables du contrôle de l'embryogénèse et plus récemment ceux responsables de la reprogrammation nucléaire induite par le clonage. Son équipe utilise aussi les embryons produits in vitro pour optimiser les méthodes de transgénèse animale. De plus, le CRBR organise plusieurs activités dans le but d’informer le public et de soulever des discussions avec ses collègues des sciences humaines afin d’analyser les conséquences de ces nouvelles technologies.

 

Dr Jacques P. Tremblay

Après avoir obtenu un baccalauréat en biochimie à l’Université McGill, le Dr Jacques P. Tremblay a complété un doctorat en sciences neurologiques à l’Université de la Californie à San Diego (UCSD) en 1974. Depuis 1985, il est professeur au département d’anatomie/physiologie du Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL). Son équipe travaille à développer un traitement pour la Dystrophie Musculaire de Duchenne (DMD). Plusieurs pistes de recherche sont envisagées, dont la transplantation de myoblastes et les cellules régénératrices du tissu musculaire. Des myoblastes prélevés à partir du patient seraient modifiés génétiquement pour exprimer la dystrophine, la protéine identifiée comme étant responsable de la DMD, puis réinjectés. Le Dr Tremblay fait partie du Réseau de cellules souches du Canada. En effet, une partie de ses travaux porte sur l’implantation de cellules souches adultes ou embryonnaires aux muscles de patients atteints de DMD. En outre, ses recherches visent à mieux comprendre la plasticité des cellules souches et leur potentiel thérapeutique.

 

Sabrina Fortin

Mme Fortin possède une maîtrise en droit, biotechnologie et société de l’Université de Montréal. Elle poursuit présentement des études de doctorat au programme de droit de la santé à l’Université de Montréal et le titre de son projet est :  «Génomique et santé publique :Vers une nouvelle politique publique? ». Mme Fortin est l’auteure d’un ouvrage intitulé : Liberté de la recherche et techniques de reproduction. Elle a également travaillé à titre d’agente de recherche à l’unité d’éthique du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec sur des projets relatifs à des activités de recherche en matière de procréation assistée et la protection des renseignements personnels utilisés dans un contexte de recherche biomédicale. Mme Fortin a aussi fait partie de nombreux groupes de travail et de comités institutionnels. En effet, elle a fait partie du groupe de travail sur la révision de la Loi sur les laboratoires médicaux, la conservation des organes, des tissus, des gamètes et des embryons et de la dispositions des cadavres (L.R.Q., c. P-35; ancienne Loi sur la protection de la santé publique) ainsi que du groupe conjoint FRSQ/MSSS sur les banques de données et de matériel biologique utilisés à des fins de recherche en santé.