Chenard, Philippe (2012). Le capital humain et la croissance urbaine au Canada, 1981-2001. Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 218 p.
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Résumé
Suivant les sillons du débat en cours sur l’appréciation du capital humain (KH) et le développement économique, cette thèse focalise sur le rôle du KH, et particulièrement de sa
variation nette, dans l’évolution différentiée des économies canadiennes régionales entre 1981 et 2001. Privilégiant l’angle de l’économie spatiale (ou géographique), son objectif est non seulement de comprendre l’évolution et la différentiation des économies régionales
canadiennes mais également d’apporter une contribution originale au débat en cours sur l’impact du KH – créé localement ou provenant de migrants nationaux et internationaux – comme facteur de croissance régional et urbain. Après une première partie présentant le cadre conceptuel et historique (notamment certaines notions fondamentales de la géographie économique, la conceptualisation du KH et ses liens avec le développement économique régional ainsi qu’un retour sur les politiques publiques canadiennes de développement régional), les données utilisées et une réflexion sur les possibilités et limites des démarches quantitatives, la deuxième partie contient les trois articles. Le premier article analyse l’influence de la variation du KH sur la croissance des revenus, notamment l’augmentation in situ du KH, le solde net des migrations nationales et l’immigration internationale. L’étude de 152 agglomérations canadiennes entre 1981 et 2001 permet de constater le lien ponctuel entre la variation du KH consolidée et la croissance de revenu lors de périodes similaires mais sans influence significative à long terme. Si la production locale de
diplômés et l’immigration internationale sont davantage associées aux grandes villes et aux caractéristiques d’économies d’agglomération, seul le solde net de l’immigration diplômée interne (ou nationale) demeure fortement lié avec la croissance. Le pouvoir d’explicatif des variables géographiques demeure également élevé. L’efficacité des mesures visant à accroître le KH d’une région donnée, notamment par la production locale de diplômés, pour assurer son développement économique serait limitée, du moins à court terme. Le deuxième article développe l’idée que le développement économique d’une région dépend fortement de sa dotation en KH. Si la théorie de la croissance endogène, élaborée principalement à l’échelle nationale, offre un cadre conceptuel à cette évidence, les travaux récents d’auteurs tels Richard Florida ont popularisé la notion que les régions se devaient
d’attirer et de retenir le talent mobile. Cet article explore ainsi certains des déterminants régionaux de la croissance locale de KH (mesurée selon le nombre de diplômés universitaires), en distinguant entre la production locale, la migration interne nette et l’immigration internationale. Il est démontré que la croissance de ces trois types de KH fluctue selon les
caractéristiques régionales et que la répartition des flux migratoires dans l’espace n’est pas significativement liée aux attraits sociaux, culturels et récréatifs des agglomérations urbaines. Finalement, l’analyse inversée des attraits à titre d’éléments fondamentaux de la migration
interne démontre une possible évolution de l’attraction du système urbain canadien, soit la prédominance de variables régionales à celles structurelles de taille et de centralité. En complément au cadre d’analyse régional et aux modèles de régression des deux premiers articles, le troisième focalise sur l’étude de cas des flux migratoires intra-nationaux (ou internes) de neuf des plus grandes villes canadiennes. Ce choix se justifie d’une part par
l’identification préalable de la migration interne comme la composante de la variation du KH la plus associée avec le changement économique. De l’autre, l’étude spécifique des métropoles, choisies en raison de leur importance économique et de leur position dominante au sein du
système urbain canadien, vient complémenter une étude des flux migratoires surtout axée sur l’échelle intra-provinciale. Si les résultats généraux indiquent à partir de 1986 une émigration des non-diplômés contrastée par l’afflux soutenu des diplômés et jeunes diplômés, l’analyse
des villes cas par cas permet de relever certaines tendances des processus migratoires, notamment la prépondérance des facteurs à long-terme. Ces flux sont également révélateurs de la distinction entre les villes affichant des flux migratoires d’envergure nationale, celles
profitant de contextes économiques particuliers et les autres où dominent les processus migratoires régionaux. Par l’identification d’une métropolisation croissante de la migration interne ainsi que d’une attractivité divisée selon la ville entre portée nationale et régionale,
l’article démontre partiellement l’arbitrage entre contexte local et dynamiques nationales ainsi que la spécificité des flux migratoires composés de diplômés. Après une synthèse des résultats combinés des trois articles, la conclusion offre une réflexion sur le rôle, l’importance et la durée des effets du KH dans l’évolution différentiée des
économies canadiennes régionales en plus d’en apprécier les conséquences sur les politiques publiques de développement régional. La thèse se termine par une réflexion sur la pertinence du KHD comme indicateur, la pertinence d’une meilleure compréhension de l’intégration des migrants internes et la formulation de pistes de recherche futures.
The symbols and special characters used in the original abstract could not be transcribed due
to technical problems. Please use the PDF version to read the abstract. Following the ongoing debate on the assessment of human capital (HC) and economic development, this thesis focuses on the role of the HC, and particularly its net change in the evolution of Canada’s differentiated regional economies between 1981 and 2001. Privileging the perspective of spatial (or geographic) economics, its objective is not only to understand the evolution and differentiation of Canadian regional economies but also make an original contribution to the ongoing debate on the impact of the GHC – created locally or from national and international migrants – as a factor of regional and urban growth. After a first part with the conceptual framework and history (including some basic concepts of economic geography, the conceptualization of GHC and its links with regional economic development and a return on public policies for regional development), presents data used and
offers a reflection on the possibilities and limitations of quantitative approaches, the second part contain the three thesis articles. The first article analyzes the influence of the variation of GHC on income growth, including
increased in situ increases, net domestic migration and international immigration. The study of 152 Canadian cities between 1981 and 2001 reveals a punctual link between consolidated GHC variation with income growth during similar periods but without significant long-term influence. If the local production of graduates and international migration remain strongly associated with
major cities and the characteristics of agglomeration economies, only the net balance of graduate internal (or domestic) migration remains strongly related to growth. The explanatory power of geographic variables also remains strong. The effectiveness of increasing the GHC of
a given region, including local production of graduates, to ensure its economic development would thus be limited, at least in the short term. The second article develops the idea that economic development of a region depends
heavily on its endowment KH. If the endogenous growth theory, developed primarily at the national level, provides a conceptual framework for this course, the recent work of authors like Richard Florida has popularized the notion that the regions should attract and retain mobile talent. In this paper we explore certain regional determinants of local GHC growth (as measured by the number of degree holders), distinguishing between international immigration, internal migration and endogenous increases. We show that each type of GHC growth responds to different geographic and local determinants and that there exist some basic geo-structural determinants of GHC flows that are not related to a locality’s particular amenities. Finally, a reverse analysis of amenity variables as basic determinants of internal migration shows a possible shift of Canada’s urban system attractiveness from mostly geographical variables of
regions to structural ones of size and centrality. In addition to the regional scope of analysis and regression models of the first two articles, the third focuses on a case study of intra-national migration flows (or internal) of the nine largest Canadian cities. This choice is justified in part by our prior identification of internal migration as a component of the consolidated variation of GHC most associated with economic change. On the other, the specific study of cities, chosen for their economic importance and their dominant position within the Canadian urban system, complements a study of migration primarily focused on an intra-provincial level. If the overall results from 1986 on indicate a migration of nongraduates
contrasted by the influx of graduates and young graduates, a case-by-case analysis reveals some of the trends of migration processes, including the persistent influence of longterm factors. These flows are also indicative of the distinction between cities displaying on the long-term migration flows of national importance, those taking advantage of beneficial economic cycles and other where regional migration processes dominate. In identifying a growing metropolisation pattern of graduate internal migration flows and a specific attractiveness divided
between a national and regional reach, the article demonstrates the partial trade-off between local context and national dynamics as well as a separate dynamic migration of graduates. A summary of the combined results of three articles, the conclusion offers a reflection on the
role, importance and duration of effect in the evolution of the KH differentiated Canadian regional economies as well as assesses its impact on public policy regarding regional
development. The thesis concludes with a reflexion on the validity of KHD as a indicator of regional growth, the relevancy of a better understanding of the integration of internal migrants and the formulation of future research avenues.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Shearmur, Richard |
Co-directeurs de mémoire/thèse: | Polèse, Mario |
Mots-clés libres: | Capital humain; croissance urbaine; développement économique régional; localisation spatiale; politique; économie du savoir; revenu; migration interne; immigration; ville; Canada |
Centre: | Centre Urbanisation Culture Société |
Date de dépôt: | 24 juill. 2012 15:08 |
Dernière modification: | 09 nov. 2021 16:59 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/512 |
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