Morin, David (1998). La brèche intrusive de Rivard mise en place, nature et origine d'un lamprophyre ultrapotassique Grenvillien et de ses xénolites ultramafiques, région de Mont-Laurier, Québec. Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en sciences de la terre, 554 p.
Prévisualisation |
PDF
Télécharger (42MB) | Prévisualisation |
Résumé
La transcription des symboles et des caractères spéciaux utilisés dans la version originale de
ce résumé n’a pas été possible en raison de limitations techniques. La version correcte de ce
résumé peut être lue en PDF. La brèche intrusive de Rivard, avec ses milliers de xénolites exotiques, s'est mise en place à
1.07 Ga, dans la Ceinture métasédimentaire de la Province du Grenville au sud-est de
Mont-Laurier au Québec. Les xénolites ont des compositions extrêmement variées et
incluent des clinopyroxénites, webstérites, orthopyroxénites, wehrlites, dunites, gabbros,
norites, granulites mafiques, roches ca1co-silicatées, gneiss, granitoïdes et quartzites.
Plusieurs de ces types lithologiques n'ont pas d'équivalent en affleurement dans la région et
représentent ainsi des échantillons uniques des niveaux lithosphériques sous-jacents.
Les xénolites et les épontes du dyke renseignent sur les mécanismes de formation
des xénolites et de transport des magmas dans la croûte profonde. L'ascension du magma
par propagation de dyke a produit une déformation inélastique de l'encaissant qui se traduit
sur l'affleurement par une fracturation parallèle au dyke. L'infiltration du magma dans les
fractures et l'élargissement progressif des apophyses ainsi formées, entraînent le
détachement graduel des fragments d'encaissant et leur dispersion dans le dyke. Le magma
avait une viscosité initialement faible (≈40 Pa.s), mais qui s'est accrue considérablement
par l'addition continue de xénolites, ce qui a contribué à freiner son ascension. La minette
est montée à une vitesse supérieure à ≈ 50 cm.s-1 et s'est mise en place à 17 km de
profondeur en plusieurs injections comagmatiques.
La minette est composée de phénocristaux de clinopyroxène et de biotite dans une
matrice de feldspaths, clinopyroxène, biotite, titanite et apatite. La roche est mafique et
ultrapotassique (50% Si02, 8% MgO, 5% K20, K20/Na20 = 2.2) et riche en éléments
traces compatibles (500 ppm Cr) et incompatibles (3000 ppm Ba, 44 ppm La) avec un
rapport (La/Yb)N de 14. Par son âge et sa composition minéralogique et chimique elle se
rapproche des intrusions potassiques de 1.09 - 1.07 Ga présentes dans la Ceinture
métasédimentaire, sans toutefois leur être directement associée. Elle proviendrait de la
fusion partielle d'une source mantellique qui a été enrichie en éléments traces incompatibles
lors d'événements de subduction contemporains ou antérieurs à l'orogénie grenvillienne.
Les mégacristaux sont abondants dans le dyke et comprennent plusieurs types de
clinopyroxènes, du feldspath potassique et plus rarement de la biotite et de l'apatite.
L'assemblage des mégacristaux est comparable à celui du lamprophyre et la composition
des clinopyroxènes (1OOMg/(Mg+Fe) = 61 - 83, Al203 = 5 - 11 %, CaO = 16 - 22%) est
semblable à celle de mégacristaux observés dans d'autres roches alcalines. Ces similarités
suggèrent que les mégacristaux se sont formés à hautes pressions et températures à partir de
magmas comparables à la minette, mais à des degrés d'évolution variés. Les mégacristaux
et les xénolites de clinopyroxénite micacée montrent des textures de déséquilibre suggérant
que des mélanges de magmas, ou des infiltrations de fluides ou de liquides dans des
cumulats, ont eu lieu en profondeur.
D'autres xénolites ultramafiques, majoritairement des clinopyroxénites, présentent
des textures protogranulaire , porphyroclastique ou plus rarement granoblastique, foliée ou
de cumulat. Ils ont enregistré différents degrés de métasomatisme qui se traduit par la
présence de phlogopite ou d'amphibole, formées avant le transport dans le lamprophyre. La
composition et les textures particulières de certains xénolites à olivine suggèrent qu'ils
pourraient résulter de la cristallisation d'un magma ayant réagit avec une phase alumineuse.
Un groupe de clinopyroxénites montrant des caractéristiques texturales et géochimiques
communes, sont interprétées comme des cumulats formés en profondeur à partir de
magmas alcalins plus ou moins évolués. La modélisation montre que les liquides en
équilibre avec les cumulats étaient généralement enrichis en gros ions lithophiles avec des
rapports (La/Yb)N élevés (10 - 27) et des concentrations faibles en P, Nb, Ta et Ti. Les
xénolites ultramafiques, de par leur diversité, marquent la présence de plusieurs suites
intrusives dans la croûte profonde ou à la limite croûte-manteau. Le fractionnement, le
mélange de magmas et l'interaction avec l'encaissant, sont possiblement associés à des
épisodes majeurs de sous-plaquage magmatique.
The symbols and special characters used in the original abstract could not be transcribed due
to technical problems. Please use the PDF version to read the abstract. The Rivard minette dyke with its cortege of exotic xenoliths was emplaced at 1.07 Ga and
17 km depth, in the Central Metasedimentary Belt of the Grenville Province, southeast of
Mont-Laurier, Québec. The thousands of xenoliths are extremely diversified, comprising
clinopyroxenites, websterites, orthopyroxenites, wehrlites, dunites, gabbros, norites, mafic
granulites, cale-silicate rocks, gneiss, granitoides and quartzites. Many types of xenoliths
have no outcrop equivalent in the area and thus represent unique samples from deeper
lithospheric levels.
The fragments and dyke-wall structures provide insights on the mechanisms of
xenolith formation and magma emplacement at deep crustallevels. Magma ascent via dyke
propagation produced inelastic deformation of wall rock, a process expressed in the field by
a swarm of dyke-parallel fractures. Magma injection along the fractures forced the walls
apart resulting in thin apophyses which, upon widening, led to progressive detachment of
wall-rock fragments and their scattering in the dyke. The initially low magma viscosity (≈
40 Pa•s) increased markedly through the continuous addition of xenoliths, therefore
hindering upward progression of the magma. The minette presumably ascended at a
velocity greater than ≈ 50 cm•s-1 and was emplaced as successive comagmatic injections.
The minette is composed of clinopyroxene and biotite phenocrysts in a fine-grained
matrix of feldspars, clinopyroxene, biotite, titanite and apatite. The rock is mafic and
ultrapotassic (50% Si02, 8% MgO, 5% K20, K20/Na20 = 2.2) and rich in both
compatible and incompatible trace-elements ( 500 ppm Cr, 3000 ppm Ba, 44 ppm La), with
(La/Yb)N of 14. The minette is fairly similar in mineralogy and chemistry to the 1.09 - 1.07
Ga K-rich plutons that intruded the Central Metasedimentary Belt, but does not appear to be
directly related to them. The minette magma likely resulted from partial melting of a mantle
source previously enriched in incompatible elements during subduction events that took
place prior to, or in the early stages of the Grenvillian orogeny.
Megacrysts are abundant and varied, with a number of compositionally distinct
clinopyroxenes, lesser K-feldspar and rare biotite and apatite. The megacryst assemblage is
similar to that of the host minette with the clinopyroxene megacryst composition
(1OOMg/(Mg+Fe) = 61 - 83, Al203 = 5 - 11 %, CaO = 16 - 22%) akin to that of megacrysts
in other alkaline rocks. These similarities suggest that the megacrysts crystallized in high
temperature and pressure conditions from liquids comparable to the minette, but at different
stages of evolution. Clinopyroxene megacrysts and sorne mica-pyroxenite xenoliths show
disequilibrium textures suggesting magma mixing, and/or fluid or melt infiltrations in
pyroxene cumulates at depth.
Other ultramafic xenoliths, mainly clinopyroxenites, have protogranular,
porphyroclastic and more rarely granoblastic, foliated or cumulate textures. They record
different degree of metasomatism as evidenced by the presence of various amounts of
phlogopite or amphibole that formed before xenolith inclusion in the host minette. The
peculiar textures and composition of sorne olivine-bearing xenoliths suggest that they could
have crystallized from a magma that reacted with an aluminous phase. A group of
clinopyroxenite xenoliths with common texturaI and chernical characteristics are interpreted
as deep cumulates from variously fractionated alkaline magmas. Model calculations indicate
that many of the liquids in equilibrium with the cumulates were enriched in large ion
lithophile elements, with high (La/Yb)N (10 - 27), and low concentrations of P, Nb, Ta and
Ti. The wide diversity of ultramafic xenoliths is indicative of the variety of intrusive suites
emplaced in the deep crust or at the crust-mantle boundary. Crystal fractionation, magma
mixing and reactions with country rock, was possibly related to major magma underplating
events.
Type de document: | Thèse Thèse |
---|---|
Directeur de mémoire/thèse: | Corriveau, Louise |
Co-directeurs de mémoire/thèse: | Hébert, Réjean |
Informations complémentaires: | Résumé avec symboles |
Mots-clés libres: | brèche intrusive; dyke de Rivard; lamprophyre ultrapotassique; xénolites ultramafiques; minette; protérozoïque; Mont-Laurier |
Centre: | Centre Eau Terre Environnement |
Date de dépôt: | 11 févr. 2014 16:54 |
Dernière modification: | 05 mai 2023 13:56 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/1868 |
Gestion Actions (Identification requise)
Modifier la notice |