Dépôt numérique
RECHERCHER

Mémoire des lieux et nouvelle appropriation : les habitant·e·s de Constantine entre la ville-Centre et la ville Nouvelle d’Ali Mendjeli

Téléchargements

Téléchargements par mois depuis la dernière année

Malim, Dorhane Manel Racha (2025). Mémoire des lieux et nouvelle appropriation : les habitant·e·s de Constantine entre la ville-Centre et la ville Nouvelle d’Ali Mendjeli Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 299 p.

[thumbnail of Malim-DMR-D-Mars2025.pdf]
Prévisualisation
PDF
Télécharger (8MB) | Prévisualisation

Résumé

Le monde est en constante croissance, tant sur le plan urbain que démographique, et les villes en subissent les conséquences (Dumont 2008). Ce phénomène n’a épargné aucun continent : l’Afrique, et plus spécifiquement l’Algérie, connaissent cette réalité. Parmi les politiques mises en place pour la maîtriser figure la création de villes nouvelles. Cette réalité est particulièrement présente à la ville de Constantine. Ainsi, pour remédier aux problèmes architecturaux et urbains, à la crise du logement et à la forte croissance démographique, une ville nouvelle nommée Ali Mendjeli a été créée en 1999. Ce projet a entraîné plusieurs vagues de relogement depuis la ville-centre et ailleurs. Cependant, alors que la ville nouvelle devait être une solution pour Constantine, elle s’est transformée aux débuts de sa création, en une source de problèmes, devenant l’objet de nombreuses critiques. Les écrits sur cette ville nouvelle étudient principalement sa composition architecturale et urbaine ou les multiples conflits au sein de l’espace public qu’elle a générés, mais ils se focalisent rarement sur les habitant·e·s qui ont été contraints ou qui ont choisi d’y déménager. En parallèle, un pan de la littérature internationale traitant de la mobilité résidentielle révèle l’importance de prendre en compte plusieurs éléments dans les processus de relogement et d’appropriation d’un nouvel espace de vie. Rares sont toutefois les analyses qui se focalisent sur les représentations territoriales que les personnes peuvent avoir des anciens et nouveaux lieux de vie, sur la mémoire des lieux qu’elles ont connus, l’attachement aux lieux et les pratiques sociales qui en découlaient éventuellement et l’impact de ces caractéristiques sur l’appropriation d’un nouveau milieu de vie. Ces constats invitent à se concentrer sur cette relation en plaçant les ancien·ne·s habitant·e·s de la ville-centre de Constantine au coeur de l’analyse. Ainsi, ce projet vise à comprendre comment la mémoire des lieux qu’ont les habitant·e·s de la ville-centre a teinté l’appropriation de leur nouvel espace de vie à la ville nouvelle d’Ali Mendjeli et leurs pratiques sociales. À partir de la réalisation d’entrevues semi-dirigées menées auprès de 46 participant·e·s ayant précédemment habité dans la ville-centre de Constantine et qui ont été relogé·e·s par l’État à la ville nouvelle, la recherche retrace leur processus de relogement à travers le temps. Cela débute par une description de leur vie avant le relogement, se poursuit par une présentation du cadre de vie à Ali Mendjeli, et se termine par une analyse de l’évolution de leur intégration dans la ville nouvelle. Trois résultats ressortent de cette étude. Premièrement, pour la plupart des membres de l’échantillon, l’influence de la mémoire ainsi que du lien d’attachement à l’ancien lieu de vie est temporaire et s’estompe avec le temps pour laisser place à d’autres pratiques. Celles-ci peuvent, parfois, être teintées par une mémoire ancrée et toujours présente ou être nouvellement construites et mieux adaptées au nouveau cadre de vie. Deuxièmement, l’influence de la mémoire demeure partielle, et est en relation étroite avec le cadre de vie tant à la ville-centre qu’à la ville nouvelle. En effet, en l’absence, entre autres, d’un logement décent, l’impact de la mémoire s’affaiblit face aux nouvelles occasions et opportunités qu’offre la ville nouvelle. Troisièmement, le temps est susceptible de modifier les relations aux lieux. D’un lieu non-accepté à ses débuts, la ville nouvelle d’Ali Mendjeli est devenue un lieu choisi pour la majorité des répondant·e·s. Néanmoins, cette étude met en évidence l’importance de prendre en compte les lieux d’origine des futur·e·s occupant·e·s d’une ville nouvelle, les caractéristiques de ces lieux et des pratiques qui en découlent. De façon générale, une meilleure préparation au relogement apparait nécessaire et serait susceptible de réduire plusieurs effets négatifs de celui-ci qui peuvent parfois entraîner des conséquences dramatiques à l’échelle individuelle.

The world is constantly growing, both in urban and demographic terms, and cities are experiencing the consequences (Dumont 2008). This phenomenon is evident across all continents, including Africa, particularly in Algeria. Among the strategies implemented to manage this growth is the creation of new cities. In Constantine, this strategy was materialized through the creation of the new city of Ali Mendjeli in 1999, intended to address architectural and urban challenges, alleviate the housing crisis, and accommodate rapid demographic growth.This project initiated multiple waves of relocation from the city center and surrounding areas. However, despite its initial intent to be a solution for Constantine challenges, the new city quickly became a source of various issues, drawing significant criticism during its early stages. The existing literature on Ali Mendjeli predominantly focuses on its architectural and urban development, as well as the conflicts arising within its public spaces. However, it often neglects the experiences of residents who were compelled or opted to move there. Concurrently, a substantial body of international research on residential mobility emphasizes the importance of considering various factors in the process of relocation and the appropriation of a new living environment. Nevertheless, few studies have addressed the territorial representations held by residents regarding their former and current living spaces, the influence of place memory they have known, attachment to former locations, and the resultant social practices, as well as how these factors impact the appropriation of the new living environment. These findings prompt us to focus on this relationship, with the former residents of Constantine’s city center at the heart of the study. Thus, in light of these gaps, this research aims to examine the role of place memory in shaping the experiences of former residents of Constantine’s city center, particularly in their appropriation of the new urban setting of Ali Mendjeli. The objective is to understand how the memories and attachments associated with their former living environment influence their integration into the new city and their social practices. This study is based on semi-structured interviews with 46 participants who were relocated from the city center of Constantine to Ali Mendjeli by governmental authorities. The research traces their relocation journey over time, beginning with a depiction of their pre-relocation life, followed by an analysis of living conditions in Ali Mendjeli, and concluding with a discussion on the evolution of their integration into the new city.Three key results emerge from this investigation. First, for most participants, the influence of place memory and attachment to their former residence is temporary, gradually diminishing as they adopt new practices better suited to their current environment. These practices may be informed by lingering memories or may be entirely novel adaptations to the new context. Second, the extent to which place memory influences the relocation experience remains partial and is closely linked to the quality of living conditions in both the city center and the new city. In cases where satisfactory housing is unavailable, the significance of place memory tends to diminish in favor of the opportunities presented by the new environment. Third, time plays a critical role in transforming residents’ relationships to places. Initially perceived as unwelcoming, Ali Mendjeli has progressively become a preferred living space for the majority of respondents. To conclude, this study underscores the importance of considering the origins and prior experiences of residents when planning new urban developments. A more comprehensive understanding of these factors, coupled with adequate preparation for relocation, can mitigate many of the negative effects, which may otherwise have profound consequences at an individual level.

Type de document: Thèse Thèse
Directeur de mémoire/thèse: Breux, Sandra
Co-directeurs de mémoire/thèse: Lakehal, Ahcène
Mots-clés libres: Ville nouvelle; ville-centre; Constantine, mémoire collective; mémoire des lieux; représentations spatiales, attachement au lieu; temps; pratique sociale; pratique spatiale; appropriation; New city; city-center; Constantine, collective memory; place memory; spatial representations, place attachment; time; social practice; spatial practice; appropriation
Centre: Centre Urbanisation Culture Société
Date de dépôt: 26 sept. 2025 15:11
Dernière modification: 26 sept. 2025 15:11
URI: https://espace.inrs.ca/id/eprint/16656

Gestion Actions (Identification requise)

Modifier la notice Modifier la notice