Boudreau, Julie-Anne ORCID: https://orcid.org/0000-0002-9772-9513 (2020). « Rituel du chaos ». Stabiliser un espace-temps politique dans une ville en perpétuel mouvement L’Espace Politique , vol. 38 , nº 2019-2. DOI: 10.4000/espacepolitique.6906.
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Ancrée dans une ethnographie d’un marché de rue contreculturel à Mexico (Tianguis cultural del Chopo), cet article explore les formes d’engagement politique réticulaires qui se sont sédimentées depuis que le marché a commencé à occuper la rue il y a une quarantaine d’années. Comment saisir les effets des pratiques culturelles sur les rapports à l’espace, le temps long des constructions territoriales et la construction d’une subjectivité politique ? Comment cet espace-temps contreculturel est-il apparu dans la ville et que signifie-t-il pour notre compréhension du politique dans une ville ou la culture populaire joue un rôle politique important ? Ce sont les questions qui guident ce texte. Le travail s’appuie sur une démarche ethnographique (observations participantes, entretiens sous forme de récit de vie, démarche participative d’histoire orale). Nous expliquons d’abord pourquoi nous avons choisi la focale de la culture populaire pour comprendre le politique. Dans un second temps, à travers une description historico-ethnographique du Chopo depuis 1982, nous analysons la relation entre les mutations des modes d’habiter entre 1982 et 2019 et transformations des modalités d’engagement. En guise de conclusion, nous proposons quelques réflexions de nature plus théoriques sur l’engagement politique et le rapport à l’espace, au temps et aux rationalités dans un monde urbain. En effet, le Chopo rassemble par l’occupation temporaire de l’espace urbain des individus branchés à un flux d’information. La coprésence hebdomadaire dans la rue est fondamentale à ce réseau, surtout pour ses aspects expérientiels et affectifs. C’est justement ce qui génère subjectivité politique. Si les effets de ce type d’engagement politique sont difficiles à mesurer dans le sens où aucune revendication claire ne sont formulées au gouvernement, c’est avec une sensibilité plus ethnographique que nous pouvons palper les transformations dans les modes d’habiter engendrées par ces pratiques culturelles transgressives. Si nous mesurons le politique par la distribution institutionnelle du pouvoir et des ressources, le Chopo ne pourrait être qualifié de politique. Si par contre notre mesure du politique se centre sur les transformations des subjectivités et des modes d’habiter, le Chopo a des effets palpables, surtout en termes d’empowerment et de capacité à exprimer la différence.
Type de document: | Article |
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Mots-clés libres: | engagement politique; occupation de la rue; contreculture; espace réticulaire; Mexico |
Centre: | Centre Urbanisation Culture Société |
Date de dépôt: | 11 mars 2020 13:07 |
Dernière modification: | 28 janv. 2022 18:47 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/9723 |
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