Brandao Areal, Henrique (1993). Étude des effets de l'irradiation gamma (60CO) sur listeria monocytogènes contaminant la crevette Mémoire. Québec, Université du Québec, Institut National de la Recherche Scientifique, Maitrise en microbiologie appliquée, 161 p.
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Résumé
Des études de radiobiologie ont été réalisées avec trois souches de Listeria monocytogenes. Les souches ATCC 19115 et ATCC 19111, isolées, respectivement, de 1 'humain et du poulet, provenaient de l' American Type Culture Collection. La troisième, souche FDA-lAl, a été isolée de la crevette et nous a été gracieusement fournie par le Dr. Susan McCarthy de l'agence américaine "Food and Drug Administration" (FDA). La radiorésistance des souches a été déterminée sous diverses conditions expérimentales. Les valeurs des Doses de Réduction Décimale (DRD) obtenues pour les souches traitées au rayonnement gamma (60Co) dans un bouillon Trypticase Soya enrichi de 0,6% d'extrait de levure (BTS-EL) à O"C, ont clairement démontré que les cellules, en début de la phase stationnaire, sont plus radiorésista.ntes que celles en pleine croissance exponentielle. On a également constaté une différence marquée des radiorésistances entre les souches, ATCC 19115 > ATCC 19111 > FDA lAI et aussi que la valeur de la DRD était intimement liée au milieu gélosé sur lequel on récupérait les cellules ayant survécu au stress provoqué par 1 'ionisation. Les milieux gélosés sélectifs Oxford, LPM et Palcam, largement utilisés pour isoler Listeria spp., en raison de leur composition, constituent une source supplémentaire de stress lors de l'isolement direct des cellules traitées. De par sa composition, le milieu gélosé Palcam s'est avéré très sélectif, ne favorisant point la croissance de la souche ATCC 19111. Les suspensions cellulaires ont démontré une radiorésistance réduite lorsqu'elles ont été traitées dans la solution physiologique, à 0 et à -20"C. Contrairement à ce qui a déjà été observé par d'autres chercheurs, avec d'autres souches deL. monocytogenes chez le poulet et chez le boeuf haché, la DRD des souches ATCC 19115 et FDA-lAl dans la crevette ne s'est pas avérée plus élevée que dans le bouillon de culture. En réduisant la température des échantillons de crevette de 0 à -20"C, on a w doubler la radiorésistance des souches. En effet, la DRD de la souche ATCC 19115 est passée de 0,355 à 0,840 kGy et celle de la souche FDA 1A1 de 0,266 à 0, 736 kGy. Nous avons constaté ce même phénomène, lors de l'irradiation deL. monocytogenes dans la solution physiologique. Si la congélation freine la prolifération microbienne, elle réduit aussi de manière importante les effets de la radurisation sur L. monocytogenes. Un tel constat est important w que déjà en France, on permet la radurisation de la crevette à la condition que le traitement soit fait à des températures inférieures à -18°C. Pour établir le protocole visant le dépistage deL. monocytogenes, on s'est appuyé sur l'Arrêté du 2 octobre 1990, signé, entre autres, par le Ministre de l'Agriculture de France, lequel permet la radurisation de la crevette congelée à -180C, à des doses égales ou inférieures à 5 kG y. On a aussi comparé 1' efficacité de deux des méthodes de dépistage de L. monocytogenes (FDA, USDA) les plus utilisées dans les laboratoires de microbiologie et de contrôle de l'industrie alimentaire, d'agences gouvernementales et de centres de recherches, avec celle d'une variante de la méthode d'Enrichissement au froid (EF) développée par le docteur Susan McCarthy du FDA. On a analysé par les méthodes FDA et USDA un total de 96 échantillons de crevette (80 artificiellement contaminés avec la souche ATCC 19115 et 16 non contaminés), puis, par la méthode EF, un total de 80 échantillons de crevette (64 artificiellement contaminés avec la souche ATCC 19115 et 16 non contaminés). Les échantillons contaminés ont été traités à -20"C, à différentes doses: 0,0; 2,5; 3,5; 4,0 et 5,0 kGy. Le dénombrement des unités formatrices de colonies par gramme (ufc/g) avant traitement des échantillons volontairement contaminés se situaient entre 6,0x10" et 1,5x10S. À partir des échantillons contaminés puis traités à différentes doses, on a dépisté L. monoeytogenes dans 53,8% d'entre eux à l'aide de la méthode FDA, dans 56,3% avec la méthode USDA et dans 60,3% avec la méthode EF. Seule la méthode EF s'est avérée assez sensible pour dépister la bactérie dans l'un des seize (6,25%) échantillons traités à 5,0 kGy. Dans la méthode FDA et dans la méthode EF, la combinaison des milieux Listeria Enrichment Broth (LEB), Bouillon Fraser (BF) et Oxford ou Lithium Phenyléthanol Moxalactam (LPM), s'est montrée efficace, permettant d'isoler L. monoeytogenes à partir d'échantillons dans lesquels on n'avait pas détecté la bactérie en employant la combinaison des milieux LEB et Oxford ou LPM. Finalement, on a constaté que les étapes d'enrichissement permettent aux cellules deL. monocytogenes plus au moins endommagées par le traitement ionisant, de récupérer et de former des colonies autant sur milieu Oxford que LPM. Bref, nous avons montré que les populations des souches étudiées étaient largement réduites par l'ionisation, mais que la congélation (-20"C) constitue un facteur d'atténuation très important, faisant doubler la valeur de la DRD des souches, indépendamment de l'environnement dans lequel elles étaient distribuées. Concernant 1 'étude comparative des méthodes de dépistage de L. monocytogenes, les trois méthodes employées (FDA, USDA et EF) nous ont permis de récupérer la bactérie à partir d'échantillons de crevette aussi faiblement contaminés que 4,5 ufc/10 g (estimée par la technique du NPP).
Type de document: | Thèse Mémoire |
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Directeur de mémoire/thèse: | Charbonneau, Raymond |
Mots-clés libres: | - |
Centre: | Centre INRS-Institut Armand Frappier |
Date de dépôt: | 26 août 2019 20:35 |
Dernière modification: | 19 mai 2023 19:48 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/8537 |
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