Fiore, Anna-Maria (2010). La communauté sud-asiatique de Montréal : urbanité et multiplicité des formes de capital social immigrant. Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 197 p.
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Résumé
Les communautés ethniques sont des construits politiques et sociohistoriques dont les frontières se structurent continuellement selon les contextes. Notre thèse porte sur ce processus de structuration chez les Sud-Asiatiques de Montréal, groupes de la « nouvelle immigration » moins connus et souvent stigmatisés en raison d’appartenances religieuses ou ethniques perçues par la société hôte. Dans une perspective constructiviste de l’ethnicité, nous explorons ici les éléments de leur histoire et de leur démographie à Montréal. Nous avons également étudié le capital social produit par leurs associations. Notre recherche s’appuie sur plusieurs sources historiques et démographiques secondaires dans une perspective comparative avec Toronto et Vancouver. Nous avons également analysé les données statistiques des recensements canadiens de 2001 et 2006 pour documenter leur intégration socio-économique. Par ailleurs, les résultats d’enquêtes spéciales et de recherches ont été consultés. L’Atlas de l’immigration pour la région métropolitaine de Montréal en 2001 nous a permis d’illustrer la spatialisation de cette communauté. Nous avons également effectué une enquête auprès d’informateurs-clés et de leaders de ces groupes dans la région métropolitaine de Montréal en 2006 et 2007. Nous avons aussi réalisé quelques entretiens complémentaires dans les villes de Toronto et de Vancouver, à des fins comparatives. Trente-neuf leaders issus des différents groupes de la communauté sud-asiatique ont été interviewés. Cette thèse par articles comprend cinq chapitres. Le chapitre 1 est une présentation générale exposant l’objet de la recherche, soit de donner un éclairage qualitatif sur le processus de construction de l’ethnicité postmigratoire en contexte urbain notamment en analysant les types de capital social produits par les associations ethnospécifiques des groupes sud-asiatiques. On y présente également la contribution scientifique à l’avancement des connaissances, les liens et la cohérence de la recherche. Les chapitres 2, 3 et 4 sont des articles qui ont été soumis dans des revues scientifiques. Deux de ces articles ont été publiés et le troisième est en évaluation. Le chapitre 2 présente des éléments d’histoire et de démographie des Sud-Asiatiques de Montréal et explore l’hypothèse des prémices d’une communalisation. Le chapitre 3 présente les parcours identitaires des immigrants originaires de l’Asie du Sud et explore la construction d’une appartenance sud-asiatique multiple. Le chapitre 4 discute du concept de capital social et explore l’hypothèse de la transitivité des catégories de capital social appliquée au cas de figure d’associations sud-asiatiques. Le chapitre 5 est une discussion synthèse portant sur nos objectifs et notre approche méthodologique. Nous y présentons aussi nos principaux résultats et réalisons un retour théorique sur la notion de capital social. Il offre aussi une réflexion sur la contribution de la thèse au champ des études urbaines. Ce chapitre propose également des pistes de recherche pour l’avenir. Notre analyse révèle que des barrières linguistiques et socio-économiques ainsi que de la discrimination favoriseraient une ségrégation spatiale d’une majorité des membres de ces groupes à Montréal. Simultanément, la vie associative dynamique de ces groupes témoigne du développement d’une appartenance communautaire postmigratoire dont les frontières se façonnent de manière dynamique au contact de la société hôte et en relation avec les dynamiques nationales et interethniques des principaux pays sources d’immigration. Nous proposons notamment que le contexte socio-politique et urbain montréalais revêt une importance dans la construction de l’appartenance des Sud-Asiatiques de Montréal, qui diffère de celles des goupes sud-asiatiques de Vancouver et de Toronto. Nous avons observé qu’à Montréal la vie associative des Sud-Asiatiques leur permet de renforcer la production de capitaux sociaux de différentes catégories qui relient d’une part, les membres des divers groupes sud-asiatiques entre eux, et, d’autre part, les Sud-Asiatiques à la société hôte. Les femmes sud-asiatiques jouent un rôle important dans la production du capital social associatif. Nous explorons l’hypothèse d’une transitivité des formes de capital social.
THE SOUTH ASIAN COMMUNITY IN MONTREAL: Urbanity and multiple forms of immigrant social capital.
Ethnic communities are political and socio-historical constructs with continuously structuring boundaries according to the various contexts. Our thesis is focussing on this process of structuration among Montreal South Asians groups. Those groups from the 'new immigration' are not well-known and often stigmatised on the perceived religious or ethnic belonging grounds by the host society.
In a constructivist perspective of ethnicity, we explore here the elements of its history and demography in Montreal. We have also studied the social capital produced by their associations. Our research is based on several historical and demographic secondary sources in a comparative perspective with Toronto and Vancouver. We analysed statistical data from the Canadian censuses of 2001 and 2006 to document their socioeconomic integration. Besides, results from special surveys and research have been consulted. The Atlas of immigration for the Montreal Census Metropolitan Area in 2001 allowed the illustration of this community’s spatialization. We carried out a study among key respondents and community leaders from these groups in the Montreal metropolitan area in 2006 and 2007. We also conducted complementary interviews in the cities of Toronto and Vancouver, for comparative purposes. Thirty-nine leaders from different groups in the South Asian community were interviewed. This thesis based on articles is organized in five chapters. Chapter 1 is a general presentation that is exposing the research object, which is to bring a qualitative assessment on the process of post-migration ethnicity construction in an urban context, particularly by analyzing the forms of social capital that are produced by South Asians ethno-specific associations. We also present the scientific contribution to the advancement of knowledge, the links and the research coherence. Chapters 2, 3 and 4 are the articles submitted to scientific journals. Two of these articles have been published and the third is under review. Chapter 2 presents elements of history and demography of South Asians in Montreal and explores the hypothesis of the premises of communalization. Chapter 3 presents the crossed identity trajectories of immigrants coming from South Asia and explores the construction of a multiple South Asian belonging. The chapter 4 discusses the concept of social capital. It also explores the hypothesis of the transitivity of social capital categories, based on the example of South Asian associations. The chapter 5 is a discussion synthesis focussing on our objectives and our methodological approach. We also present our main results and revisit the theoretical concept of social capital. This chapter is also bringing a reflection on the contribution of the thesis in the field of urban studies. Finally, the chapter is proposing some ideas and directions for future research. Our analysis reveals that linguistic and socioeconomic obstacles and discrimination favor a spatial segregation of a majority of the members from these groups in Montreal. Simultaneously, the dynamic associational life of these groups is showing the development of a post-migration community belonging whose boundaries are shaping in a dynamic way through the contact with the host society and in connection with national and inter-ethnic dynamics of the main source countries of immigration. We propose particularly that the sociopolitical and urban context in Montreal is important in the construction of belonging of South Asians living in this area, which is different from those of South Asian groups in Vancouver and Toronto. We observed that in Montreal the associational life of South Asians allows them to reinforce the production of social capital of various categories that links, on the one hand the members of various South Asian groups among themselves, and on the other hand the South Asians to the host society. South Asian women play an important role in the production of associative social capital. We explore the hypothesis of a transitivity of social capital categories.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Germain, Annick |
Informations complémentaires: | Thèse par articles |
Mots-clés libres: | Communauté sud-asiatique; histoire migratoire; démographie; ethnicité; vie associative; organisme; association; capital social immigrant; femmes; Montréal ===== South Asian community; migration history; demography; ethnicity; community life; immigrant social capital; women; Montréal. |
Centre: | Centre Urbanisation Culture Société |
Date de dépôt: | 22 juin 2012 14:03 |
Dernière modification: | 14 sept. 2021 19:29 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/73 |
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