Richardson, Harriet (1996). Risk Factors for Cervical HPV Infection in Montreal University Students Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en virologie et immunologie, 184 p.
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Résumé
Les études épidémiologiques effectuées au cours des trente dernières années ont
invariablement démontré que les marqueurs d'activité sexuelle étaient les principaux
déterminants du risque de cancer du col de l'utérus, suggérant ainsi qu'un agent microbien
transmissible sexuellement pourrait causer ce type de cancer [zur Hausen, 1976 #191]. Les
données biologiques et épidémiologiques accumulées montrent de façon convaincante que
1' infection du col utérin par certains types de HPV est un événement précurseur dans la
genèse des néoplasmes cervicaux [zur Hausen, 1991 #50; Schiffman, 1993 #94; Mufioz,
1992 #146; Franco, 1995 #260]. Par conséquent, l'activité sexuelle devrait pouvoir prédire
encore plus effectivement les infections par le HPV, étant donné le rôle étiologique
démontré du HPV dans la genèse du cancer du col utérin. Ceci n'a pas toujours été facile à démontrer, principalement à cause de techniques de
laboratoire insuffisamment sensibles ou spécifiques pour la détection des infections latentes
au HPV qui sont présentes dans la population générale. Avec l'avènement du PCR et de
l'union interdisciplinaire de la biologie moléculaire et de l'épidémiologie, un certain nombre
d'études récentes d'épidémiologie moléculaire utilisant le PCR pour la détection du virus
ont révélé que l'infection du col utérin par le HPV était transmise sexuellement [Ley, 1991
#9; Bauer, 1993 #162] Cependant, ces résultats n'ont pas été reproduits uniformément par
toutes les études utilisant le PCR réalisées dans des populations différentes. Selon les
études, l'association entre l'activité sexuelle et la prévalence du HPV peut être forte [Ley,
1991 #9; Bauer, 1993 #162], modérée [Franco, 1995 #260; Wheeler, 1993 #8] , faible
[Rohan, 1991 #7; Hildesheim, 1993 #262] ou même absente [Kjaer, 1993 #144]. De
nouvelles données suggèrent une explication de cette disparité des observations
épidémiologiques : la répartition entre divers types de HPV ayant une transmissibilité
sexuelle inégale varierait d'une population à une autre [Franco, 1995 #260]. Le risque relié à l'infection au HPV semble être influencé de façon indépendante par des facteurs tel que la
parité, l'usage de contraceptifs oraux et le tabagisme [Bauer, 1993 #162]. Toutefois, le
principal déterminant du risque d'infection au HPV est l'âge, la plupart des études ayant
rapporté une forte diminution de la prévalence chez les femmes âgées de plus de trente ans
[Bauer, 1993 #162; Wheeler, 1993 #8]. Le présent travail visait à estimer le taux de prévalence des infections au HPV du col
utérin chez des étudiantes universitaires de Montréal et à identifier les facteurs de risque
d'infection au HPV généraux, ainsi que les facteurs de risque propores aux infections à
faible risque oncogène et des infections à risque oncogène élevé. Cette recherche consistait
en une étude épidémiologique transversale d'étudiantes consultant la clinique médicale de
l'université McGill. Des cellules endocervicales et ectocervicales ont été prélevées par
frottis vaginal chez des femmes asymptomatiques se présentant à la clinique pour un
prélèvement vaginal ou « test de Pap » de routine. La clinique nous a fourni les résultats
cytologiques. Nous avons obtenu les données épidémiologiques à partir d'un questionnaire
auto-administré portant sur l'âge, le statut socio-économique, le niveau de scolarité, l'usage
du tabac, les habitudes sexuelles, l'usage de contraceptifs, les antécédents médicaux et
l'hygiène personnelle des participantes. Les échantillons étaient d'abord amplifiés par PCR à l'aide de la paue d'amorce
GH20/PC04. Cette amplification visait une région de 268 paires de bases du gène de la
b-globine, qui servait d'étalon interne dans le but d'assurer une quantité et qualité adéquates
d'ADN. La présence de l'ADN du HPV était également détectée par amplification au PCR
en utilisant les amorces consensus MY09/MY Il, ces amorces s'hybridant à un fragment
d'ADN de 450 paires de bases dans la région Ll du génome viral [Ley, 1991 #9]. Les
produits d'amplification, après un transfert de type Southern, étaient hybridés à une sonde
générique pour déterminer la prévalence globale du HPV. Les échantillons positifs étaient ensuite déposés sur une membrane de nylon et hybridés avec des sondes types spécifiques
pour identifier les différents types de HPV. Les ADN viraux identifiables par
électrophorèse mais ne réagissant pas avec la sonde générique ont été clonés et séquencés. Des 489 femmes participant à l'étude, 411 (84%) ont complété et retourné le questionnaire.
Les échantillons cellulaires de 40 (8,2%) de ces femmes n'ont pu être amplifiés pour la bglobine.
Des infections au HPV à un ou plusieurs types ont été détectées chez 98 femmes
(21 ,8%). Parmi ces femmes infectées, 6,2% avaient un HPV à faible risque oncogène,
11 ,8% avaient un HPV à risque oncogène élevé, 7,1% avaient un HPV de type indéterminé
et 2,7% avaient une infection mixte. Les types de HPV les plus prévalents étaient les types
indéterminés (7,1 %), le HPV-16 (4,7%), le HPV-51 (2,2%), le PAP-155 (2,0%), le HPV-66
(1,6%), les HPV-6,11,31,33,et 58 {1,1% chacun), le HPV-18 (0,9%), le HPV-53 (0,9%), le
HPV-56 (0,4%) et les HPV-35,68,W13B et 238A (0,2% chacun). Les résultats de
cytologie ont révélé que 55 des 449 femmes éligibles {12,2%) présentaient des «test de
Pap >>anormaux. Parmi celles-ci, 37 (67,3%) avaient des cellules squameuses atypiques de
signification indéterminée ("ASCUS") et 18 (32,7%) avaient de faibles ou de fortes lésions
squameuses intraépithéliales (SIL). Les différences brutes de prévalence du HPV par catégorie d'exposition ont été évaluées
par le test du chi-carré de Pearson. Les rapports de cotes ou "odds ratios" (OR) bruts et
ajustés pour l'âge ont été calculés pour estimer le risque d'infection au HPV selon les
groupes démographiques et les habitudes de comportement. Les types de HPV ont été
regroupés selon leur potentiel oncogène. Le OR a été utilisé pour quantifier le degré
d'association entre l'exposition et chacune des différentes variables. Suivant des critères de
sélection prédéterminés précis, les variables identifiées comme facteurs de risque et
variables confondantes potentiels dans les analyses univariées ont été intégrées à un modèle
de régression logistique multivariée. Des modèles multivariés ont été élaborés pour les infections globales, et séparément pour les infections au HPV à faible risque oncogène et à
risque élevé. Les résultats cytologiques constituaient la variable dépendante, tandis que
l'infection au HPV constituait la variable prédictive de résultats cytologiques anormaux
après ajustement pour l'âge et pour différents indicateurs d'activité sexuelle. L'association entre l'infection au HPV et les anomalies cytologiques était statistiquement
significative, que ce soit pour les infections à risque oncogène élevé ou à risque faible.
Cependant, l'infection au HPV prédisait mieux les lésions SIL (OR=IO) que la présence de
cellules ASCUS (0R=2.5). De plus, le risque de présenter une anomalie cytologique
ASCUS ou SIL ne variait pas de façon tangible en fonction du type de HPV. Les analyses multivariées ont montré que l'association entre le profil d'activité sexuelle et
le risque d'infection au HPV était modifiée selon que le risque cancérogène de l'infection
était faible ou élevé. Le risque d'infection au HPV était associé avec le degré d'activité
sexuelle -la fréquence des rapports sexuels et le nombre total de partenaires de sexe oral
dans le passé- si le risque oncogène était élevé. Par contre, le risque d 'infection au HPV
ne variait pas en fonction de l'activité sexuelle lorsque le risque oncogène était faible. En
outre, tandis que l'usage du condom semblait prévenir les infections à risque oncogène
élevé, il était au contraire associé avec le risque d'infection au HPV à faible risque
oncogène. Enfin, le lavage des parties génitales après les rapports sexuels semblait
prévenir les infections au HPV à faible risque oncogène. Nos résultats suggèrent que les facteurs épidémiologiques de transmission des infections
au HPV différent selon que le type d'infection est à risque oncogène élevé ou à faible
risque oncogène. À la lumière de ces résultats, nous avançons une hypothèse suivant
laquelle les types de HPV comportant un plus faible risque oncogène seraient moins
mucosotropiques et que, par conséquent, leur transmission se ferait davantage par d'autres
voies que par l'activité sexuelle.
The objectives of this study were to estimate the point prevalence of cervical HPV
infection in asymptomatic women and to identify risk factors for overall HPV infection and
HPV infection by type. The study was a cross sectional survey at the McGill university
student health clinic. Endocervical and ectocervical cell scrapings were collected from
students presenting themselves at the clinic for a routine pap smear. Cytology results from
the clinic were provided and epidemiological data on potential risk factors including sexual
behaviour was obtained from a detailed, self-administered questionnaire. The presence of
HPV DNA was detected in specimens by polymerase chain reaction (PCR) using consensus
primers (MY09/MY Il) targe ting a 450 base pair segment in the L 1 gene. Amplified
products were hybridized with generic and type-specifie probes using Southern blot and dot
blot techniques, respectively, to determine overall HPV prevalence and HPV prevalence by
type. A total of 489 women agreed to participate in the study, of which 375 were eligible for
final analysis. Overall cervical HPV prevalence was 21.8%. Among those women infected
with HPV, 6.2% bad a low-risk HPV infection, 11.8% had a high-risk HPV infection, 7.1%
had an unknown HPV type infection and 2.7% had a multiple type infection. Two profiles emerged for sexual activity and risk of HPV infection according to oncogenic
risk after multivariate analysis. Sexual activity (frequency of sex and lifetime number of
oral sex partners) was associated with high oncogenic-risk HPV infections. However, HPV
infection with low oncogenic-risk types were mostly invariant with respect to markers of
sexual activity, suggesting that there may be differences in epidemiological correlates of
transmission between low-risk and high-risk HPV types on the basis of their oncogenicity.
In view of our findings, we suggest that low oncogenic-risk HPV types may be less
mucosotropic and therefore be transmitted by modes other than sexual activity.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Franco, Eduardo |
Mots-clés libres: | - |
Centre: | Centre INRS-Institut Armand Frappier |
Date de dépôt: | 30 avr. 2018 00:46 |
Dernière modification: | 05 mai 2023 18:22 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/6657 |
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