Richard, Geneviève (2012). Culture et rénovation urbaine : les complexes des arts de la scène à New York et à Montréal dans les années 1950 et 1960. Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 295 p.
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Résumé
Cette thèse a comme objectif de mettre en lumière le rôle du Lincoln Center for the Performing Arts de New York et celui de la Place des Arts de Montréal en tant que solutions à la demande culturelle et aux problèmes urbains du milieu du 20e siècle. Nous nous appuyons sur les
concepts de centralité, de réaménagement et de culture pour mieux cerner les retombées urbaines de l’implantation des complexes des arts de la scène. Il nous apparaît intéressant de réexaminer ces monuments culturels modernes inscrits dans les centres urbains qui étaient, à l’époque (1950 et 1960), en plein processus de réaménagement. Nous avons choisi d’étudier ces deux complexes des arts de la scène dont la parenté idéologique, urbanistique et
architecturale est saisissante, et ce, sans compter les fréquentes références au projet newyorkais dans le cadre de la mise en place de son équivalent montréalais. Les travaux rétrospectifs sur les programmes de rénovation urbaine mettent l’accent sur les conditions d’insalubrité dans lesquelles vivaient les résidants. Or, notre recherche nous permet de mettre un bémol sur l’état réel des sites retenus pour la mise en place des complexes des arts de la scène. Parallèlement à ces projets supportés par l’État et les autorités locales, les villes à l’étude sont, au même moment, en phase de modernisation dans l’objectif bien avoué de se démarquer au niveau international. La recherche du rôle joué par les deux établissements culturels dans les projets de rénovation urbaine est en soit une perspective originale, cette vision étant généralement appliquée à des exemples plus récents. Le recours à la théorie de la
réception comme cadre d’analyse permet de concevoir le complexe des arts de la scène comme un objet architectural et urbanistique imposé sur le paysage des villes en mutation. Nous avons limité nos recherches aux années 1950 et 1960, plus spécifiquement à compter de l’annonce officielle des projets (bien que nous soyons retournée plus loin dans le temps afin d’en retrouver l’origine) jusqu’à l’ouverture en 1962 du Philharmonic Hall du Lincoln Center for the Performing Arts et celle, en 1963, de la Grande Salle de la Place des Arts. Ces balises temporelles nous permettent de bien situer la portée des premières composantes des complexes des arts de la scène dans le cadre des projets de rénovation urbaine. Nous soutenons la thèse que le complexe des arts de la scène a non seulement contribué à la redéfinition de la notion de rénovation urbaine, en lui adjoignant une composante culturelle
déterminante mais que son implantation témoigne de la poursuite des objectifs latents, en termes urbanistiques, des villes concernées : réaménagement de l’espace, redéfinition du rôle et affirmation d’un statut international. Notre hypothèse de départ était que la culture, matérialisée par les complexes des arts de la scène, joue un rôle clé dans le cadre des projets de rénovation urbaine des années 1950 et 1960. Nous avons dû revoir cette présomption initiale puisqu’il apparaît que l’institution culturelle est utilisée à New York à titre d’opportunité inattendue tandis qu’à Montréal, elle devient prétexte dans une perspective globale de réaménagement urbain. La démonstration s’appuie sur une méthodologie empruntée à l’approche historique, c’est-à-dire par la reconstruction des faits et des évènements ayant mené à la construction des complexes des arts de la scène. La méthode historique a guidé le traitement des sources documentaires,
corpus constitué pour l’essentiel d’articles de journaux et de périodiques en plus de l’utilisation de photographies et de plans d’époque. Nous avons pu élaborer une histoire à la fois analytique, mais aussi critique, pour appliquer la théorie de la réception à notre objet de recherche. À New York tout comme à Montréal de grands efforts sont déployés afin d’améliorer la qualité de vie et l’offre de services et la reconnaissance de la ville au niveau national et
international. La façon de percevoir les nouvelles infrastructures culturelles mises en place dépendra de tous ces bouleversements. Au final, les débats dans les journaux n’accordent pas beaucoup d’intérêt aux complexes des arts de la scène en tant que composante des programmes de rénovation urbaine ou comme entité architecturale. Dans les deux cas, l’accent est mis sur les débats entre les intérêts (urbains, culturels et sociaux) divergents des résidants et des promoteurs/utilisateurs du complexe. Les principaux points soulevés relèvent à New York
d’un questionnement sur la validité de la concentration des institutions culturelles et sur l’intégration du tout avec son milieu est mis à l’avant. À Montréal, l’implantation de la Place des Arts alimente le débat entre les francophones et les anglophones
The objective of the following thesis is to highlight the role of New York’s Lincoln Center for the Performing Arts and Montreal’s Place des Arts in Montreal as solutions addressing the cultural
needs of local residents and urban problems associated with the mid-20th century. To undertake this task, we will rely on the concepts of centrality, redevelopment, and culture to gain a better understanding of how Performing Arts Centres have impacted their surrounding urban environments. It is interesting to reexamine these cultural monuments inscribed within modern urban centrescenters that were, at the time of their respective construction (1950s and 1960s),
in a process of redevelopment. The two case studies were chosen because of their ideological kinship, urban planning and stunning architecture and because of the many obvious similarities between New York’s Lincoln Center for the Performing Arts and Montreal’s Place des Arts. To date, many retrospective studies on urban renewal programs have focused on the unsanitary conditions in which residents lived. However, the particular focus of our research has
allowed us to look beyond the actual conditions of the selected sites that witnesses the development of performing arts complexes. In addition to these projects supported by state and local authorities, the cities under study are at the same time modernizing in order to raise their
international status. The investigation of the role played by the two cultural institutions in urban renewal projects is an original perspective because this view is generally applied to more recent examples. We will use reception theory as an analytical framework to analyze the Performing
Arts Centres as objects placed in the architectural and urban landscape of cities in a state transformation.
We limited our research to the 1950s and 1960s and, more specifically, after the official announcement of each project (although we returned later in time to retrace the origins of each project) until the opening of Philharmonic Hall at Lincoln Center for the Performing Arts in 1962
and the Grande Salle at Place des Arts in 1963. This timeline allowed us to situate the scope of the first components of each performing arts complex as part of urban renewal projects. We argue that the performing arts complex has not only contributed to redefining the concept of
urban renewal by incorporating a cultural element, but that its implementation also reflects the latent objectives in urbanistic terms: redevelopment of space; redefining the role of cities; and affirming international status. Our hypothesis was that culture, as demonstrated by the
performing arts complex, played a key role within the urban renewal projects of the 1950s and 1960s. We had to revise this assumption since it appears that the original cultural institution in New York was an unexpected opportunity for urban renewal while in Montreal, it became a pretext in a comprehensive urban redevelopment strategy. The argument presented in the following thesis is based on a methodology borrowed from a historical approach; more specifically, the reconstructing of facts and events that led to the
creation of performing arts complexes. The historical method has guided the treatment of documentary sources, mostly of newspaper articles and periodicals, but also photographs and plans. We were able to apply reception theory to our selected sites because this methodology
allowed us to develop an analytical story without compromising our need for thinking about the subject from a historical perspective. In both New York and Montreal great efforts were made to improve the quality of life, the provision of services, and recognition of the city nationally and internationally. How to deploy the new cultural infrastructure in place will depend on all these
upheavals. Ultimately, the debates in the newspapers do not give much attention to performing arts complexes as part of urban renewal programs or as an architectural entity. In both cases, the emphasis is on the discussions between the various local interests (urban, cultural and social) and the debates between residents, developers, and users of the Performing Arts Centers. The main points raised in New York question the validity of concentrating cultural
institutions and the ability to integrate arts complexes with their surrounding environments. In Montreal, the introduction of the Place des Arts raises a debate between Francophone and Anglophone.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Poitras, Claire |
Mots-clés libres: | Rénovation urbaine; revitalisation; infrastructure culturelle; quartiers centraux; complexe des arts de la scène; Lincoln Center for the Performing Arts; New York; Place des arts; Montréal; théorie de la réception ===== Urban renewal; performing arts center; culture; reception theory; 1950-1960. |
Centre: | Centre Urbanisation Culture Société |
Date de dépôt: | 04 juill. 2012 16:00 |
Dernière modification: | 04 mai 2023 18:12 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/509 |
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