Rivard, Christine (2001). Simulation du transport de solutés dans des aquifères hétérogènes à l'aide de réseaux percolants. Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en sciences de l'eau, 225 p.
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Résumé
La transcription des symboles et des caractères spéciaux utilisés dans la version originale de
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résumé peut être lue en PDF. Des réseaux de percolation ont été utilisés pour étudier l'écoulement et le transport de
solutés conservatifs dans des aquifères hétérogènes (fracturés ou poreux). La théorie de
percolation permet l'incorporation du désordre dans les réseaux en éliminant les fractures
(ou zones) les moins transmissives pour ne conserver que celles dans lesquelles la
majorité du fluide circule. Cette approche présente l'avantage d'avoir une résolution
mathématique simple et rapide. L'usage des réseaux percolants afin d'étudier le transport
et la dispersion dans les réservoirs souterrains est cependant une activité récente et qui
n'a pas encore révélé tout son potentiel.
La théorie classique de percolation considère que la répartition des ouvertures des liens
d'un réseau est aléatoire. Toutefois, les données de terrain indiquent que les propriétés
des formations géologiques ne sont pas distribuées aléatoirement, mais généralement
fortement corrélées. Les simulations ont donc été réalisées sur trois types de réseaux: 1)
non corrélés, 2) corrélés sur de courtes distances et 3) corrélés sur de longues distances.
Les réseaux corrélés sur de courtes et longues distances ont été générés à l'aide d'une
méthode géostatistique (simulations séquentielles gaussiennes) et d'un processus fBm
(fractional Brownian motion). Le premier objectif de ce travail était d'étudier l'effet de la
structure spatiale des champs de conductivités hydrauliques sur la dispersion d'un soluté
dans des réseaux percolants. Le second objectif était d'étudier l'applicabilité de ces
réseaux.
Les simulations de transport ont été réalisées en utilisant la méthode de marche au
hasard avec une approche Monte Carlo. Dans un souci de se rapprocher des conditions
réelles, le coefficient de dispersion (paramètre décrivant l'étalement du soluté) a été
calculé à partir des distributions des temps de parcours des particules. En effet, durant
les essais de traçage en milieu naturel, seules les courbes de restitution de la
concentration en fonction du temps peuvent être obtenues à divers endroits. Le
coefficient de dispersion longitudinal (DL a ainsi été calculé de trois façons différentes:
avec la distribution du logarithme des temps de parcours, avec les percentiles des temps
de parcours et afin d'avoir des éléments de comparaison, avec la distribution des
particules dans l'espace.
Nos simulations ont révélé que les réseaux au seuil de percolation ont un comportement
très différent des réseaux mieux connectés en raison du manque d'homogénéisation des
vitesses et du manque relatif de chemins disponibles pour le déplacement des particules.
Les résultats ont montré que DL est log-normalement distribué au seuil de percolation,
indiquant qu'une moyenne arithmétique ne peut pas être utilisée pour caractériser ce
paramètre, contrairement aux paramètres d'écoulement. Les valeurs médianes ont alors
été choisies pour représenter la dispersion, quelle que soit la fraction de liens ouverts (p),
malgré le fait que les distributions deviennent rapidement symétriques lorsque P>Pc. Dans
l'intervalle Pc≤p ≤1, ces valeurs médianes augmentent avec la diminution de p jusqu'à un
certain point, puis chutent brusquement à proximité du seuil de percolation, en raison de
la grande tortuosité des chemins dans lesquels peuvent circuler les particules.
Classiquement, les aquifères fracturés ou poreux très hétérogènes sont assez mal
connectés puisque l'écoulement est chenalisé; ils sont par conséquent mieux représentés
par les réseaux « discontinus» (p<1). Les modèles conventionnels continus (p=1) sous-estimeraient donc systématiquement (de façon plus ou moins importante) la dispersion
dans ce genre de milieux.
Par ailleurs, les simulations ont indiqué que le mode de calcul du coefficient de dispersion
(avec les distributions temporelles ou spatiale) influence fortement les résultats,
particulièrement à proximité du seuil de percolation. L'universalité de la loi DL~LX est par
conséquent restreinte: la méthode utilisée pour calculer DL doit être spécifiée. Ce travail
a ainsi clairement mis en évidence le fait que la méthode à préconiser pour la
caractérisation de la dispersion, même dans des aquifères confinés à l'aide d'un soluté
non réactif, n'est pas triviale si le milieu est hétérogène. L'équation utilisant la distribution
des temps, choisie étant donné que la distribution du soluté dans l'espace ne peut pas
être mesurée sur le terrain, entraîne des comportements parfois contradictoires avec
ceux attendus à cause de la grande tortuosité des chemins empruntés par les particules
à proximité du seuil de percolation.
Les simulations réalisées avec les réseaux corrélés sur de courtes distances ont
également indiqué que DL augmente avec l'augmentation de la longueur de corrélation
(λ), l'hétérogénéité des réseaux et leur taille (L). Le processus fBm, qui correspond à un
mouvement brownien généralisé dont la racine carrée a été remplacée par le coefficient
H (O<H<1), engendre des réseaux dont les valeurs de conductivité hydraulique sont
corrélées à toutes les échelles et dont la structure est alors très compacte. Dès que
H>O,1, la structure n'est plus fractale au seuil de percolation, vraisemblablement parce
que le désordre requis n'est plus présent. Les paramètres d'écoulement calculés au seuil
de percolation augmentent tous avec H, rapidement dans la fourchette O<H<1/2 puis plus
lentement pour 1/2<H<1. Les paramètres de transport diminuent lentement avec H. Les
exposants des coefficients de dispersion longitudinale et transversale augmentent avec H
et semblent atteindre un plateau proche de 1 (DL~DT ~L) pour des valeurs de H élevées.
Comme les exposants des réseaux à longueurs de corrélation finies tendent vers la
valeur obtenue à λ=∞ à mesure que λ augmente, la dispersion n'augmenterait jamais
plus rapidement que linéairement.
Finalement, la simulation de trois types d'essais de traçage a permis de mettre en
évidence l'influence considérable qu'ont le type d'essai sélectionné, le débit utilisé durant
l'essai et le degré de chenalisation du milieu sur la dispersion.
The symbols and special characters used in the original abstract could not be transcribed due
to technical problems. Please use the PDF version to read the abstract. Percolation networks have been used to study flow and solute transport in heterogeneous
(porous or fractured) aquifers. Percolation concepts allow the incorporation of disorder in
network models of porous media by eliminating the less transmissive fractures (or zones)
so as to preserve only those in which most of the fluid flows. This approach is
advantageous as the concepts of percolation theory are now well-understood and,
moreover, it allows efficient simulations of flow and transport processes in a realistic
model of a disordered porous medium. Use of percolation networks to study transport and
dispersion in groundwater reservoirs is nevertheless a recent activity that has not yet
revealed its full potential.
The c1assical percolation theory considers the allocation of bond (fracture) apertures of
the networks to be at random. However, site (field) data indicate that geologic formations'
properties are not usually distributed randomly, but are rather generally highly correlated.
The simulations have thus been implemented on three types of networks: (1)
uncorrelated; (2) correlated over short distances, and (3) correlated over long distances.
Networks with short and long-range correlations have been generated using geostatistical
methods (sequential Gaussian simulations) and a fractional Brownian motion (fBm)
process. The first objective of this work was to study the impact of the hydraulic
conductivity field's spatial structure on solute dispersion in percolation networks. The
second objective was to study the applicability of these network models to modeling such
phenomena.
Transport simulations have been carried out using the random walk method with a Monte
Carlo approach. In order to stay close to real conditions, the dispersion coefficient (the
transport parameter that describes the solute spreading) has been calculated from the
travel time distributions using solute particles. lndeed, during tracer tests in natural media,
only breakthrough curves (concentration versus time) may be obtained in various places.
Longitudinal dispersion coefficient (DL has thus been calculated with three different
methods: One based on the logarithm of the travel times, another one using the travel
time percentiles, and the third one using the spatial distributions of the tracer particles so
as to be able to make a comparison.
Our simulations have revealed that networks at the percolation threshold have a very
distinct behavior compared to well-connected networks due to the lack of velocity
homogeneization, and to a relative lack of paths available for the particle transport. The
results have shown that the populations of DL values for ail network sizes are log-normally
distributed at the percolation threshold, indicating that, unlike the flow parameters, the
arithmetic mean cannot adequately characterize this parameter; it is also not a self-
averaging property in the sense that even with very large networks the variance of the
distribution of the DL values does not approach zero and remains finite. Median values
have then been chosen to represent dispersion, whatever the fraction of the open bonds
(p), despite the fact that distributions become rapidly symmetric when P>Pc. Within the
interval Pcp≤p≤1, these median values increase as p decreases until a certain point, after
which they fall abruptly near the percolation threshold because of the extreme tortuosity
of the paths in which particles travel. Porous and fractured heterogeneous aquifers being
generally poorly connected since flow is channelized, they are consequently often well-represented by discontinuous networks (p<1). Dispersion obtained with conventional
continuous models (p=1) could thus lead to a significant under-estimation of the
dispersion in this kind of media.
ln other respects, the simulations have indicated that results are highly influenced by the
method used to calculate the dispersion coefficient (i.e., with temporal or spatial
distributions), especially at the percolation threshold. Universality of the DL~ LX law, where
L is the travel distance, is consequently restricted: The method used must be specified.
This work has thus shed light on the fact that the method to be recommended for the
characterization of dispersion, even in confined aquifers with a non-reactive solute, is not
trivial for heterogeneous media. Use of the equation using time distributions, chosen
since spatial distributions cannot be measured on a site, can sometimes result in a
somewhat contradictory behavior with regard to the one expected because of the high
path tortuosity at the percolation threshold.
Simulations conducted with networks having short-range correlations have indicated that
DL increases as the correlation length (λ), the network heterogeneity and its length (L)
increase. The fBm corresponds to a generalized Brownian motion in which the correlation
function increases with distance, and is characterized by a coefficient H, called the Hurst
coefficient. It can generate networks with hydraulic conductivity values correlated over
several scales that, consequently, have a very compact structure. With H ≥0.3 the
structure is not fractal at the percolation threshold, rather it has a compact structure,
presumably because the long-range correlation prevent the formation of sparse, fractal-
like structures. Ali the flow parameters calculated at P=Pc increase rapidly as H increases
within the interval O<H<1/2, and then slowly for 1/2<H<1. Transport parameters decrease
slowly with H. The longitudinal and transversal dispersion coefficient exponents increase
as H increases and seem to reach a plateau close to 1 (DL~DT~L) for high values of H.
Since the exponents calculated with finite correlation networks tend towards the value
obtained at λ=∞ as λ increases, dispersion would never increase more rapidly than
linearly.
Finally, simulation of three types of tracer tests has underlined the considerable influence
of the selected test type, of the flow rate used during the test, and of the degree of
channeling of the media on dispersion.
Type de document: | Thèse Thèse |
---|---|
Directeur de mémoire/thèse: | Banton, Olivier |
Co-directeurs de mémoire/thèse: | Sahimi, Muhammad |
Informations complémentaires: | Résumé avec symboles |
Mots-clés libres: | Hydrogéologie; milieux hétérogènes; modélisation; théorie de percolation;;géostatistique; mouvement fractionnel brownien (fBm); traçage |
Centre: | Centre Eau Terre Environnement |
Date de dépôt: | 19 nov. 2012 19:12 |
Dernière modification: | 05 mai 2023 13:43 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/342 |
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