Sabbahi, Rachid (2008). Utilisation du champignon entomopathogène Beauveria bassiana dans une stratégie de gestion phytosanitaire des principaux insectes ravageurs en fraiseraies Thèse. Québec, Université du Québec, Institut National de la Recherche Scientifique, Doctorat en biologie, 162 p.
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Résumé
La production de fraises au Québec correspond à plus du tiers de celle du Canada avec près de 2000 ha cultivés et une production de fruits annuelle d'environ 9000 t. La punaise terne, Lygus lineolaris (Palisot de Beauvois), l'anthonome de la fleur du fraisier, Anthonomus signatus (Say) et le charançon de la racine du fraisier, Otiorhynchus ovatus (Linnaeus), sont les principaux insectes ravageurs des cultures de fraises. Ces insectes peuvent affecter 1'inflorescence, ce qui entraîne une déformation du fruit et une diminution de sa valeur marchande. La punaise terne a développé une résistance à divers pesticides chimiques. Des essais en lutte biologique avec des auxiliaires (prédateurs et parasitoïdes) se sont avérés insatisfaisants. Le champignon entomopathogène Beauveria bassiana (Balsamo) suscite de plus en plus d'intérêt en recherche et constitue une avenue intéressante en lutte biologique contre certains ravageurs. Il n'existe aucune formulation commerciale à base de B. bassiana pour le contrôle des populations de la punaise terne. Par ailleurs, la pathogénicité et la virulence de ce champignon sur l'anthonome de la fleur du fraisier et le charançon de la racine du fraisier n'ont pas encore été étudiées. Cette recherche consiste, dans un premier temps, à déterminer le potentiel insecticide de plusieurs isolats de B. bassiana contre les populations de L. lineolaris, A. signatus et O. ovatus. Les isolats INRS-IP et INRS-CFL avaient un potentiel insecticide intéressant au laboratoire contre les adultes et les nymphes de la punaise terne et les adultes de l'anthonome de la fleur du fraisier et du charançon de la racine du fraisier. Ils ont causé des mortalités supérieures à 80 % au septième jour suivant l'inoculation. Parallèlement aux épreuves biologiques, il est essentiel de caractériser les isolats étudiés avant leur application au champ. La caractérisation des isolats permet de réaliser un suivi environnemental suite à leur emploi au champ. Les isolats de B.bassiana sont actuellement identifiés selon leurs origines géographiques et leurs hôtes spécifiques, sans tenir compte de leurs caractéristiques génétiques. Différentes approches (PCR, analyses des séquences d'ADN et PCR-RFLP) ont été utilisées lors de cette étude comme outils moléculaires de détection, d'identification et d'analyse phylogénétique de différents isolats de B. bassiana. L'analyse des séquences nucléotidiques des régions variables ITS1 et ITS2 de 1'ADN ribosomal a permis la distinction de B. bassiana des hyphomycètes Tolypocladium, Metarhizium et Verticillium. L'extrémité 3' du gène 28S de l'ADNr a accumulé beaucoup de variabilité et elle peut être utilisée pour différencier les isolats de B. bassiana. La variation de taille des fragments amplifiés de cette extrémité s'explique par la présence ou l'absence d'introns dans le gène 28S chez chacun des isolats étudiés. La technique PCR-RFLP, basée sur la digestion des fragments amplifiés de l'extrémité 3' du gène 28S, a permis d'obtenir différents profils de restriction permettant ainsi de différencier et de réaliser le suivi environnemental des isolats de B. bassiana après leurs applications au champ. Finalement, la viabilité et la persistance de l'activité insecticide de conidies de B. bassiana ont été évaluées en fraiseraies. La viabilité et l'activité insecticide des conidies des isolats INRS-IP et INRS-CFL sur le feuillage ont été observées jusqu'à six jours après chaque application. Les résultats ont démontré l'importance des applications multiples d'une formulation à base de B. bassiana dans une stratégie phytosanitaire permettant le contrôle des populations des principaux insectes ravageurs en fraiseraies. Les applications multiples des conidies des isolats INRS-IP et JNRS-CFL à un taux de lxl013 conidies/ha, sur une base hebdomadaire, ont entraîné une diminution des populations de nymphes de la punaise terne et d'adultes de l'anthonome de la fleur du fraisier. De plus, elles ont permis une meilleure protection des plants du fraisier contre les attaques de ces deux ravageurs dans les parcelles traitées comparativement à celles du témoin. Ainsi, les dommages aux fraises associés au comportement alimentaire de L. lineolaris ont été réduits de 26 % et les pertes de rendement en fruits associées au comportement de ponte d'A. signatus ont été diminuées de 36 %. Cependant, d'autres travaux doivent être réalisés afin de déterminer les concentrations précises de champignon devant être appliquées aux champs et d'élaborer une formulation assurant une plus grande persistance des conidies. Cette recherche a permis d'approfondir les connaissances sur la biologie de 1'entomopathogène B. bassiana et des principaux insectes ravageurs du fraisier et sur la relation de ces derniers avec cet entomopathogène. L'utilisation des isolats INRS IP et INRS-CFL de B. bassiana dans une stratégie phytosanitaire permettra une protection accrue contre les principaux insectes ravageurs des cultures de fraises au Québec.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Guertin, Claude |
Co-directeurs de mémoire/thèse: | Merzouki, Abderrazzak (École Polytechnique de Montréal) |
Mots-clés libres: | fraise ; punaise ; lygus ; lineolaris ; anthonome ; antomonus ; signatus ; charançon ; otiorhynchus ; ovatus ; lutte ; biologique ; pathogenicite ; insecticide ; controle |
Centre: | Centre INRS-Institut Armand Frappier |
Date de dépôt: | 13 févr. 2013 18:58 |
Dernière modification: | 14 déc. 2015 16:22 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/285 |
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