Carpentier-Laberge, David (2024). La pratique du vélo d’hiver à Montréal : Freins, leviers, risques perçus et observés Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 150 p.
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Résumé
Il est reconnu qu’un transfert modal vers les déplacements à vélo génère de nombreux bénéfices, tant au niveau sociétal qu’individuel, tel que la réduction du trafic routier, la diminution de la pollution atmosphérique, sonore et des gaz à effet de serre, et a des retombés positives sur la santé physique et mentale chez les cyclistes. En croissance depuis plusieurs années à Montréal, les déplacements à vélo en hiver sont très peu documentés. Une proportion importante de la littérature sur les déplacements utilitaires à vélo trois saisons (printemps, été, automne) porte sur l’influence de l’environnement bâti. Or, de nombreuses autres variables, notamment les conditions météorologiques et l’appartenance à différents groupes de population, sont également déterminantes. Par ailleurs, à notre connaissance, aucune recherche ne porte sur l’accessibilité au réseau cyclable en hiver, et sur de potentielles situations d’iniquité en transport exacerbées durant cette saison. De plus, les risques spécifiques au vélo d’hiver et les particularités associées à cette pratique n’ont jusqu’à ce jour pas été étudiés.
L’objectif principal de cette thèse est de documenter les particularités de la pratique du vélo d’hiver à Montréal. Prenant la forme de trois articles scientifiques, il s’agit d’examiner la question suivante : dans quelle mesure les freins, leviers et risques perçus et observés influencent la pratique du vélo d’hiver à Montréal?
Le premier article a pour objectif de documenter la variété des usager.ère.s, d’identifier les risques et bénéfices perçus et de décrire les facteurs du sentiment d’inquiétude du vélo d’hiver. Les données primaires issues de quatre groupes de discussion permettent d’obtenir des informations sur différents thèmes identifiés dans la littérature représentant des potentiels motivations et obstacles à la pratique du vélo d’hiver. Les cyclistes ont été sondé.e.s sur la fréquence et le motif des déplacements durant l’année et lors de la saison hivernale, le nombre approximatif de kilomètres effectué par semaine, les caractéristiques précises des différents trajets, notamment l’accessibilité aux infrastructures cyclables, les avantages et inconvénients individuels et collectifs des déplacements, la représentation du cyclisme hivernal et les risques associés aux déplacements à vélo durant l’hiver. Le deuxième article a pour objectif de recenser les risques réels à partir d’une collecte mobile de données primaires et vise à mettre en relation ces risques observés avec les risques perçus par les cyclistes dans leurs déplacements en vélo d’hiver à Montréal. Ces données primaires proviennent de l’enregistrement vidéo des déplacements de dix cyclistes à l’aide d’un capteur installé sur les vélos, et d’entretiens semi-dirigés réalisés à la toute fin de la collecte de données. Elles permettent d’analyser avec les personnes participantes les potentielles disparités entre les risques perçus et observés. L’objectif du dernier article de la thèse est d’évaluer l’accessibilité au réseau cyclable hivernal dans la ville de Montréal. Il s’agit également de vérifier si les iniquités d’accès aux réseaux cyclables sont ou non exacerbées en hiver, comparativement aux autres saisons. Des mesures d’accessibilité sont évaluées et mises en relation avec les groupes de population identifiés dans la littérature comme étant en situation d’iniquités en transport, soit les enfants de 0 à 14 ans, les personnes âgées de 65 ans et plus, les individus avec un faible revenu, les minorités visibles et les personnes s’identifiant comme femmes.
D’après les résultats, les obstacles au vélo d’hiver varient grandement selon l’expérience des cyclistes. Plus les cyclistes se déplacent à vélo l’hiver, moins les risques perçus sont importants, fréquemment construits autour de croyances erronées sur une pratique encore considérée comme marginale. Des difficultés d’accès à l’information sur les déplacements à vélo l’hiver renforcent l’image d’une pratique téméraire et entravent le transfert modal. Selon les risques observés et ceux perçus par les cyclistes, les déplacements à vélo l’hiver n’engendrent pas de risques supplémentaires, comparativement aux autres saisons, nécessitant toutefois une préparation plus importante. Cependant, des iniquités d’accessibilité à un réseau cyclable adapté à l’hiver sont vécues par certains groupes de population et accentuées durant l’hiver. Le dernier chapitre aborde l’ensemble des enjeux soulevés dans les trois articles, présente les limites de la thèse et propose des perspectives de recherche futures.
It is well known that a modal shift towards bicycle travel generates numerous benefits, both societal and individual, such as reduced road traffic, reduced air, noise and greenhouse gas pollution, and positive repercussions on cyclists' physical and mental health. Although cycling in winter has been increasing in Montreal for a number of years, it remains largely undocumented. Much of the literature on utilitarian cycling in the spring, summer and autumn focuses on the influence of the built environment. However, many other variables, such as weather conditions and belonging to different population groups, are also decisive. Furthermore, to our knowledge, no research has been conducted on the accessibility of the cycling network in winter, and on potential transport inequities exacerbated during this season. In addition, the specific risks and particularities associated with winter cycling have not yet been studied.
The main objective of this thesis is to document the particularities of winter cycling in Montreal. Taking the form of three scientific articles, the aim is to examine the following question: to what extent do perceived and real risks, barriers and opportunities influence winter cycling in Montreal?
The objective of the first article is to document the variety of users, identify the perceived risks and benefits, and describe the factors behind the feeling of worry about winter cycling. Primary data from four focus groups provide information on various themes identified in the literature as potential motivators and barriers to winter cycling. Cyclists were questioned on the frequency and purpose of trips throughout the year and during the winter season, the approximate number of kilometres cycled per week, the specific characteristics of the various trips, in particular accessibility to cycling infrastructure, the personal and collective advantages and disadvantages of cycling, the perception of the cyclist and the risks associated with winter cycling. The aim of the second article is to identify actual risks based on a mobile collection of primary data, and to relate these observed risks to the risks perceived by cyclists in their winter cycling trips in Montreal. These primary data come from video recordings of the trips of ten cyclists using a sensor installed on their bikes, and from semi-directed interviews carried out at the very end of the data collection. This data enables the analysis of potential disparities between perceived and observed risks with the participants. The aim of the final article in the thesis is to evaluate the accessibility of the winter cycling network in the city of Montreal. It also aims to verify whether or not inequities to cycling networks are exacerbated in winter, compared to other seasons. Accessibility measures were evaluated and related to population groups identified in the literature as experiencing inequities in terms of accessibility to cycling infrastructures, such as children aged 0 to 14, people aged 65 and over, low-income individuals, visible minorities and women.
According to the results, barriers to winter cycling vary greatly according to cyclists' experience. The more cyclists travel by bike in winter, the lower are the perceived risks, frequently built around misconceptions about a practice still considered marginal. Difficult access to information on winter cycling reinforces the image of a reckless practice and obstructs the modal shift. According to the risks observed and those perceived by cyclists, winter cycling does not involve any additional risks compared with other seasons, although it does require more preparation. However, inequalities in access to a winter-adapted cycling network are experienced by certain population groups and increased during winter. The final chapter addresses all the issues raised in the three articles, presents the limitations of the dissertation, and proposes future research perspectives.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Cloutier, Marie-Soleil |
Co-directeurs de mémoire/thèse: | Apparicio, Philippe |
Mots-clés libres: | Vélo d’hiver; transport actif; équité en transport; accidents; conflits; perception des risques; sentiment d’inquiétude; winter cycling; active transportation; transport equity; accidents; conflicts; risk perception; worry |
Centre: | Centre Urbanisation Culture Société |
Date de dépôt: | 13 mars 2025 18:49 |
Dernière modification: | 13 mars 2025 18:49 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/16370 |
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