Madénian, Hélène (2023). Gouvernance climatique à Montréal : Reconfiguration d'acteurs, de discours et d'attentes Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 236 p.
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Résumé
Face à l’intensification de la crise climatique et aux rôles majeurs joués par les villes, en tant que causes, victimes et solutions, cette thèse a pour objectif de contribuer à l’avancement des connaissances dans le champ de la gouvernance climatique urbaine en s’intéressant aux acteurs, processus, outils et discours à l’oeuvre à travers l’étude de cas de Montréal, au Canada.
L’engagement des Villes, comme institutions, dans la lutte contre les changements climatiques s’est accéléré depuis les vingt dernières années. Après s’être concentrées sur la comptabilisation et la réduction des gaz à effet de serre, elles se sont peu à peu tournées vers l'adaptation. Beaucoup affichent aujourd’hui des ambitions de carboneutralité et de résilience pour 2050. Cependant, les résultats obtenus jusqu’à maintenant en termes d’atténuation et d’adaptation sont faibles. Ceci s’explique notamment par les nombreux défis de la gouvernance climatique urbaine tels que la coordination entre les différents acteurs publics, privés et la société civile, ou l’efficacité des mesures à mettre en oeuvre. La littérature fait également état d'une tendance à une approche dépolitisée dans laquelle les politiques climatiques ne sont pas débattues et les choix sont présentés comme naturels, et mis en évidence par l'urgence d'agir ou par des contraintes techniques ou des indicateurs.
Cette recherche se base sur une analyse documentaire de différents plans et documents de la Ville de Montréal en lien avec la lutte contre les changements climatiques. Des entretiens semi-dirigés ont ensuite été menés avec des personnes impliquées dans l'élaboration du Plan climat 2020-2030 (fondations philanthropiques, employé.e.s de la Ville, groupes environnementaux, entreprises et institutions) et des personnes issues de groupes de la société civile montréalaise non impliqués dans l’élaboration de ce plan. Des observations de plusieurs activités en lien avec l’action climatique de la Ville de Montréal, de ses partenaires ou de groupes de la société civile ont également été faites. Certaines données du projet de recherche Labo Climat Montréal, une expérimentation urbaine sur l’adaptation aux changements climatiques, ont aussi été utilisées.
Le premier article de la thèse traite de l’élaboration du Plan climat 2020-2030 de la Ville de Montréal et des rôles joués par les fondations philanthropiques dans ce processus. Les résultats montrent que les fondations philanthropiques sont des entrepreneurs politiques (policy entrepreneurs) de la politique climatique urbaine et que leur impact est ambigu. Le deuxième article s’intéresse aux pratiques d’anticipation de trois projets initiés par la Ville de Montréal et ses partenaires et leurs perceptions par différents acteurs en vue d’établir une ville résiliente et carboneutre. Les résultats montrent que les employé.e.s de la Ville et leurs partenaires perçoivent leurs prises sur le futur à travers l’approche comptable et la planification et règlementation. Le troisième article identifie les différentes compréhensions et représentations de l’équité climatique en s’intéressant aux discours de la Ville et de groupes de la société civile. La Ville adopte une approche de résilience tandis que les groupes parlent, eux, de justice climatique. Mais l’absence de terrain politique ne leur permet pas de débattre de ces différentes compréhensions de l’équité climatique.
In the face of the climate crisis and the major roles played by cities as causes, victims and solutions, this thesis aims to contribute to the advancement of knowledge in the field of urban climate governance by focusing on the actors, processes, tools and discourses through the case study of Montreal, Canada.
Over the past twenty years, cities have become increasingly involved as institutions in the fight against climate change. After focusing on accounting for and reducing greenhouse gases, they have gradually turned their attention to adaptation. Today, many present ambitions for carbon neutrality and resilience by 2050. However, the results achieved to date in terms of mitigation and adaptation are weak. This is due in particular to the many challenges of urban climate governance, such as coordination between the various public and private actors and civil society, or the effectiveness of the measures to be implemented. The literature also points to a tendency towards a depoliticized approach in which climate policies are not debated, and choices are presented as natural and highlighted by the urgency to act or by technical constraints or indicators.
This research is based on a documentary analysis of various City of Montreal plans and related documents concerning the fight against climate change. Semi-directed interviews were then conducted with people involved in the development of the 2020-2030 Climate Plan (philanthropic foundations, city employees, environmental groups, businesses and institutions) and with people from Montreal civil society groups not involved in the development of this plan. Observations were also made of several activities related to climate action by City of Montreal, its partners or civil society groups. Some data from the Labo Climat Montréal research project, an urban experiment on adaptation to climate change, were also used.
The first article in the thesis looks at the development of the City of Montreal's 2020-2030 Climate Plan and the roles played by philanthropic foundations in this process. The results show that philanthropic foundations are policy entrepreneurs in urban climate policy, and that their impact is ambiguous. The second article looks at the anticipatory practices of three projects initiated by the City of Montreal with its partners, and their perceptions by different actors with a view to establishing a resilient, carbon-neutral city. The results show that city employees and their partners perceive their grasp on the future through the accounting approach and through planning and regulation. The third article identifies the different understandings and representations of climate equity, focusing on the discourses of the City and civil society groups. The City adopts a resilience approach, while the groups speak of climate justice. However, the absence of a political arena prevents them from debating these different understandings of climate equity.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Van Neste, Sophie L. |
Mots-clés libres: | Gouvernance climatique urbaine; gouvernance anticipative; carboneutralité; résilience; discours; équité; justice climatique; fondations philanthropiques; entrepreneur politique; post-politique; urban climate governance; anticipatory governance; carbon neutrality; resilience; discourse; equity; climate justice; philanthropic foundations; policy entrepreneur; post-politics |
Centre: | Centre Urbanisation Culture Société |
Date de dépôt: | 25 avr. 2024 20:00 |
Dernière modification: | 25 avr. 2024 20:00 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/15581 |
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