Mayer Lemieux, Thomas (2022). Regard sociologique sur la visualité : Comment les technologies reconfigurent les représentations sociales et esthétiques des espaces urbains Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 492 p.
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Résumé
Cette thèse de doctorat s’intéresse aux impacts sociaux, culturels et esthétiques liés à l’adoption
rapide des technologies numériques dans la vie quotidienne des individus. Dans un contexte où
les industries numériques semblent plus que jamais se tourner vers des technologies liées à la
vision – photographie, image automatisée, technologies de vision algorithmique – nous cherchons
à comprendre si la production de données visuelles et contextuelles générées par ces
technologies ne préfigurerait pas un changement dans les représentations que les citoyens et
usagers entretiennent avec les espaces urbains. Inscrit aux frontières de la sociologie de la
culture, des études urbaines et de la sociologie du numérique, la recherche qualitative mobilise la
notion de visualité, afin d’aborder l’impact de ces technologies, aujourd’hui inhérentes au
capitalisme de surveillance, dans la façon de concevoir, d’expérimenter ou de percevoir notre
environnement. C’est plus particulièrement en regard du travail d’artistes numériques, issus du
mouvement postphotographique et de celui de l’art de la surveillance, que sont abordés les enjeux
sociaux et esthétiques, soulevés par ces nouvelles formes d’urbanités.
L’analyse se fonde sur des entretiens semi-dirigés avec 13 artistes numériques, québécois et
internationaux, ainsi que sur l’analyse de 39 oeuvres tirées de leur corpus. À travers ces oeuvres
sont abordés divers enjeux soulevés par la collecte massive de données et la présence accrue
dans notre environnement de technologies destinées à observer les individus dans leurs moindres
faits et gestes. Le corpus d’oeuvres est ainsi analysé en fonction des lieux où apparaissent les
technologies dans la ville, soit : au-dessus, à l’intérieur et au-dessous du tissu urbain. Ce choix
méthodologique nous permet d’appréhender selon une perspective nouvelle, empirique, réflexive
et critique les enjeux complexes liés aux différentes formes de surveillances numériques.
La recherche permet, en outre, de saisir la place centrale qu’occupe la visualité au sein des
industries numériques, sa valeur, mais surtout les implications profondes qu’a aujourd’hui le
numérique sur chacun des choix et actions (en ligne et hors ligne) que posent les individus dans
leur vie quotidienne. Rendre visible l’invisible, voilà, en sommes, ce que cherche à faire ces
artistes photographiques, en proposant des réflexions tout à fait fécondes quant à l’impact du
numérique dans nos modes de vie. Ce à quoi s’attarde d’un point de vue sociologique la présente
recherche.
This doctoral thesis is concerned with the social, cultural and aesthetic impacts of the rapid
adoption of digital technologies in people's everyday lives. In a context where digital industries
seem to be turning more than ever towards vision-related technologies – photography, automated
image, algorithmic vision technologies – we seek to understand if the production of visual and
contextual data generated by these technologies might not foreshadow a change in the
representations that citizens and users hold of urban spaces. Located at the frontiers of the
sociology of culture, urban studies and the sociology of the digital, our qualitative research
mobilises the notion of visuality in order to address the impact of these technologies, today
inherent to the surveillance capitalism, in the way we conceive of, experience or perceive our
environment. The social and aesthetic issues raised by these new forms of urbanity are particularly
discussed in relation to the work of digital artists from the post-photographic movement and the
surveillance art.
Our analysis is based on semi-directed interviews with 13 digital artists, both from Quebec and
abroad, as well as on the examination of 39 works taken from their corpus. These works address
various issues raised by the massive collection of data and the increased presence in our
environment of technologies designed to observe individuals in their every move. The corpus of
works is thus analysed according to the places where the technologies appear in the city, i.e.:
above, inside and under the urban fabric. This methodological choice allows us to apprehend from
a new, empirical, reflexive and critical perspective the complex issues related to the different forms
of digital surveillance.
This research also allows us to grasp the centrality of visuality within the digital industries, its
value, but above all the profound implications that digital technology has today on each of the
choices and actions (online and offline) that individuals make in their daily lives. Making visible the
invisible is what these photographic artists are trying to do by proposing some very fruitful
reflections on the impact of the digital world on our lifestyles. This is what the present research
focuses on from a sociological point of view.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Roberge, Jonathan |
Mots-clés libres: | Urbanité; Données visuelles et contextuelles; vision algorithmique; Visualité, visibilité et représentations spatiales; Art numérique, postphotographique; art de la surveillance; Urbanity; Visual and contextual data; Algorithmic vision; Visuality, visibility and spatial representations; Digital and post-photographic art; Surveillance art |
Centre: | Centre Urbanisation Culture Société |
Date de dépôt: | 15 févr. 2024 15:39 |
Dernière modification: | 15 févr. 2024 15:39 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/14203 |
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