Chatonnier, Cassandre (2022). Pow-wow et perception autochtone de l’espace. Création de collaboratoires pour repenser les espaces d’usages publics urbains Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 301 p.
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Résumé
Aujourd’hui, l’expression des cultures autochtones est en plein essor dans les grandes villes canadiennes, accompagnant une augmentation de la présence autochtone en milieu urbain. Les espaces publics montréalais se voient de plus en plus investis par des performances des membres des Premières Nations, où se déroulent souvent des danses issues du mouvement pan indianiste et des pow-wow, ces grands rassemblements annuels des différentes nations autochtones alliant danses, chants et port de vêtements traditionnels.
Le corps du danseur ou de l’acteur est au centre de la création dans les arts vivants et le théâtre et la danse ont cette qualité unique de rassembler dans un espace commun les acteurs et les spectateurs pour assister à un évènement dans un temps donné. Les disciplines du théâtre et de la danse sont ici rassemblées sous le terme plus large et inclusif de performance.
Il a été ici choisi de prioriser la performance parce que, d’une part, je suis scénographe et cette approche fait partie de mon bagage, et que d’autre part, la performance autochtone participe à la création d’espaces partagés. L’espace partagé est ici défini comme étant un espace communautaire qui s’ouvre à ceux qui n’appartiennent pas à la communauté, un espace qui se partage entre différents groupes et individus lors d’un évènement. Au centre de ces pratiques de production d’espaces partagés se trouvent la danse et le pow-wow, qu’ils aient lieu dans les communautés territoriales ou dans la ville. L’analyse d’évènements performatifs des Premières Nations s’avère donc une voie incontournable afin de mieux comprendre la voie particulière empruntée par les Peuples Autochtones dans la production d’un espace partagé qui est à la fois un lieu physique, un espace de sociabilité et un espace symbolique en matière d’affirmation culturelle. Parallèlement à l’analyse d’évènements performatifs (le pow-wow de l’Université McGill, le festival Présence Autochtone, la Journée nationale des peuples autochtones, les pow-wow de Kahnawake et Wendake), j’ai cherché à saisir ce que signifie autochtoniser la ville en général et Montréal en particulier grâce à des échanges avec des participants de l’exposition « Autochtoniser Montréal » et de l’organisme DestiNATIONS.
L’un des objectifs de cette thèse était, à travers une approche performative, de produire une méthodologie collaborative ancrée dans l’action. Une approche de la recherche en phase avec les réalités autochtones peut permettre la mise en place d’une méthode de co-création des connaissances spatiales ancrée dans la performance. Ainsi, après avoir mieux compris ce que pouvait être une perception autochtone de l’espace à travers les pow-wow et avoir nourri une réflexion sur l’autochtonisation de la ville avec des acteurs clés, j’ai rassemblé une équipe pour mettre en place des laboratoires collaboratifs, nommés ici « collaboratoires ». Ces « collaboratoires » ont donné lieu à des rencontres avec l’ensemble du groupe et à des explorations sensorielles des espaces publics avec les danseurs(ses). L’ensemble de cette démarche a permis de saisir comment la performance, et plus particulièrement la danse, peut devenir un outil pour repenser l’espace public urbain selon une perception de l’espace qui reflète l’univers autochtone.
Today, the expression of indigenous cultures is booming in major Canadian cities, accompanying an increase in the indigenous presence in urban areas. Public spaces in Montreal are increasingly occupied by performances by First Nations members, often featuring dances from the pan-Indianist movement and pow-wows, these large annual gatherings of the various Indigenous Nations combining dances, songs and the wearing of traditional clothing.
The body of the dancer or actor is at the center of creation in the performing arts, and theater and dance have the unique quality of bringing together actors and spectators in a common space to witness an event in a given time. The disciplines of theater and dance are here brought together under the broader and more inclusive term of performance.
I have chosen to prioritize performance because, on the one hand, I am a scenographer and this approach is part of my background, and on the other hand, indigenous performance participates in the creation of shared spaces. Shared space is defined here as a community space that is open to those who do not belong to the community, a space that is shared between different groups and individuals during an event. At the center of these practices of shared space production are the dance and the pow-wow, whether they take place in territorial communities or in the city. The analysis of First Nations performative events is therefore an essential way to better understand the particular path taken by Indigenous Peoples in the production of a shared space that is simulteanously a physical place, a space of sociability and a symbolic space in terms of cultural affirmation. In parallel to the analysis of performative events (the McGill University pow-wow, the First Peoples' Festival, National Indgenous Peoples' Day, the Kahnawake and Wendake pow-wows), I sought to understand what it means to indigenize the city in general and Montreal in particular through exchanges with participants of the exhibition "Indigenizing Montreal" and of the organization DestiNATIONS.
One of the objectives of this thesis was, through a performative approach, to produce a collaborative methodology anchored in action. An approach to research that is in tune with Indigenous realities can allow for the implementation of a method of co-creating spatial knowledge connected to performance. Thus, after gaining a better understanding of what an indigenous perception of space might be through pow-wows and nurturing a reflection on the indigenization of the city with key actors, I assembled a team to set up collaborative laboratories, referred to here as "collaboratories". These "collaboratories" led to meetings with the whole group and to sensory explorations of public spaces with the dancers. This process allowed us to grasp how performance, and more particularly dance, can become a tool for rethinking urban public space according to a perception of space that reflects the indigenous worldviews.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Germain, Annick |
Co-directeurs de mémoire/thèse: | Lévesque, Carole |
Mots-clés libres: | pow-wow ; espace public ; sociabilité publique ; autochtonisation ; danse des Premières Nations ; méthodologies autochtones ; collaboratoires ; pow-wow ; public space ; public sociability ; indigenization ; First Nations dance ; indigenous methodologies ; collaboratories |
Centre: | Centre Urbanisation Culture Société |
Date de dépôt: | 07 oct. 2022 14:14 |
Dernière modification: | 07 oct. 2022 14:14 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/13063 |
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