Lessard, Guillaume (2020). Habitation durable, mini-maison et transition socioécologique urbaine au Québec – Une relation pour le moins ambiguë Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 171 p.
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Résumé
Alors que l’impératif de la transition socioécologique et de la lutte aux changements climatiques s’impose à tous les niveaux et dans toutes les sphères de nos sociétés, la mise en oeuvre de la transition dans certains secteurs s’avère parfois aller à l’encontre des principes qui guident la transition d’un point de vue urbain. Cette thèse a pour objet l’habitation durable et la mini-maison et comme objectif d’analyser leur rôle ambigu dans la transition socioécologique urbaine. En analysant les politiques publiques relatives à l’habitation durable, puis les discours et enfin les pratiques liées à l’utopie d’habitation écologique marginale qu’est la mini-maison, les trois articles qui composent cette thèse constituent une étude de cas en contexte québécois. Ils démontrent que la relation qui unit l’habitation durable à la transition vers des villes, des territoires et des pratiques sociales plus durables est pour le moins équivoque, surtout dans le contexte énergétique, urbain et face au bilan de GES du Québec, mais aussi que la mise en oeuvre de la transition socioécologique est affectée par les processus de néolibéralisation de la planification urbaine et du logement.
Par une analyse documentaire, le premier article vise à faire l’état des discours environnementaux véhiculés par les institutions publiques fédérales, provinciales et municipales au Québec au sujet de l’habitation durable. Les deux articles suivants abordent un cas plus précis d’utopie d’habitation écologique qui a récemment gagné en popularité au Québec, soit celui de la mini-maison. Dans une démarche de recherche-action reposant sur l’observation participante ainsi que sur une veille médiatique, le second article s’est attardé au processus de construction d’un discours au sujet de la mini-maison au Québec. Reposant sur des entretiens semi-dirigés, le dernier article s’intéresse aux pratiques des intervenant.e.s de la mini-maison au Québec en relation aux obstacles qu’ils et elles rencontrent et aux formes d’adaptations qu’ils mettent en oeuvre. Au travers de ces trois articles qui, pris ensemble, offrent une étude de cas en contexte québécois, cette thèse suggère que, tant au niveau des politiques publiques concernant l’habitation durable, qu’en regard aux discours et aux pratiques propres à l’utopie d’habitation écologique marginale qu’est la mini-maison, la relation de l’habitation durable à la transition socioécologique est pour le moins équivoque, voire contradictoire. En effet, loin d’être en phase avec l’idée d’une transformation profonde des trajectoires de développement sociétales, dans sa présente forme, l’habitation durable au Québec est ancrée dans le courant de la modernisation écologique. À l’heure actuelle, la place qu’occupe au Québec l’habitation dans la transition vers une société plus durable (économiquement, environnementalement et socialement) est problématique, puisqu’ultimement, elle se conforme aux trajectoires de développement ayant produit l’étalement urbain ainsi qu’à une forme de gouvernance environnementale et urbaine néolibérale. Néanmoins, cette thèse constate aussi que la capacité des régimes sectoriels urbains de mettre en oeuvre la transition socioécologique est restreinte par les processus de néolibéralisation déjà à l’oeuvre dans la planification urbaine et dans le logement, indiquant que le néolibéralisme agit comme facteur exogène incontournable qui devrait être reconnu plus explicitement par la perspective de la transition socioécologique.
While the sustainable transition and the fight against climate change appear to be integrated as imperatives at all levels and in all spheres of our societies, the implementation of the transition in certain sectors sometimes appears to go against the principles that guide the transition from an urban point of view. This thesis focuses on sustainable housing and on tiny houses with the objective of analyzing their ambiguous role in relation to the sustainable urban transition. By analyzing public policies relating to sustainable housing, then the discourses and finally the practices linked to the marginal tiny house ecological housing utopia, the three articles that make up this thesis constitute a case study in Quebec’s context. They show that the relationship between sustainable housing and the transition to more sustainable cities, territories and social practices is at the very least equivocal, especially in the energy and urban context and in the face of Quebec’s GHG balance, but also that the implementation of the sustainable transition is affected by the processes of neoliberalization at work in urban planning and housing.
Through a documentary analysis, the first article aims to take stock of the environmental discourse conveyed by federal, provincial and municipal public institutions in Quebec about sustainable housing. The following two articles discuss the more specific case of the tiny house sustainable housing utopia that has recently gained popularity in Quebec. In an action-research approach based on participant observation as well as on media monitoring, the second article focused on the social construction process of a discourse about tiny houses in Quebec. Based on semi-structured interviews, the last article examines the practices of tiny house actors in Quebec in relation to the obstacles they encounter and the forms of adaptation they implement. Through these three articles which, taken together, offer a case study in the Quebec context, this thesis suggests that, both at the level of public policies concerning sustainable housing, and with regard to the discourses and practices specific to the tiny houses, the relationship of sustainable housing to the sustainable urban transition is at the very least equivocal and even contradictory. Indeed, far from being in phase with the idea of a profound transformation of societal development pathways, in its present form, sustainable housing in Quebec is anchored in the current of ecological modernization. At present, the place occupied by housing in Quebec in the transition to a more sustainable society (economically, environmentally and socially) is problematic, since ultimately, it conforms to the development pathways that have produced urban sprawl and to neoliberal environmental and urban governance pathways. However, this thesis also notes that the capacity of urban sectoral regimes to implement a sustainable transition is restricted by neoliberalization processes already at work in urban planning and in housing, indicating that neoliberalism acts as an unavoidable exogenous factor that has to be more explicitly acknowledged by the sustainable transition perspective.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Sénécal, Gilles |
Co-directeurs de mémoire/thèse: | Trépanier, Michel |
Informations complémentaires: | Thèse par articles |
Mots-clés libres: | logement; habitation durable; mini-maison; forme urbaine; urbanisation dispersée; modernisation écologique; transition socioécologique; transition socioécologique urbaine; perspective multiniveau sur les transitions sociotechniques; néolibéralisme; housing; sustainable housing; tiny houses; urban form; urban sprawl; ecological modernization; sustainable transition; sustainable urban transition; multilevel perspective on sociotechnical transition; neoliberalism |
Centre: | Centre Urbanisation Culture Société |
Date de dépôt: | 19 mars 2021 19:37 |
Dernière modification: | 24 août 2021 13:22 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/11488 |
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