Tomàs, Mariona (2007). Penser métropolitain ? L'institutionnalisation des pratiques de coopération dans la région métropolitaine de Montréal. Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 489 p.
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Résumé
Cette thèse explore le processus menant à la création d’un modèle de gestion métropolitaine. À partir de l’expérience de Montréal – le modèle à trois paliers mis sur pied entre 1999 et 2001, dans le cadre d’une réorganisation territoriale à l’échelle du Québec –, notre intérêt est de mettre en lumière les facteurs qui expliquent le choix pour une formule de coopération et concrètement le rôle des acteurs locaux dans ce processus. Les modèles de gestion métropolitaine se distinguent par leur degré d’institutionnalisation de la coopération et par leur approche plus ou moins régionale des enjeux urbains. Ils peuvent se classifier sous forme d’un continuum qui illustre la continuité des trois approches principales de la gestion métropolitaine : l’école de la réforme, l’école des choix publics et le nouveau régionalisme. Ces courants promeuvent des visions normatives concernant le gouvernement des agglomérations urbaines à partir de la mobilisation de quatre valeurs : l’équité, la démocratie, l’efficience et la compétitivité. Une lecture néo-institutionnelle de la gestion métropolitaine permet d’intégrer l’importance des valeurs sans tomber dans le piège de la normativité. Nous interprétons la mise en place d’un modèle de gestion métropolitaine comme le résultat de l’interrelation de trois variables : l’organisation de l’État, la culture politique et les pratiques de coopération métropolitaine. Selon cette perspective, les institutions – formelles et informelles – établissent les règles du jeu, qui sont stables dans le temps. Les institutions représentent à la fois des contraintes et des opportunités pour les acteurs : elles influencent leurs décisions et leurs comportements, ainsi que les rapports entre les groupes d’acteurs, menant à une institutionnalisation des pratiques de coopération métropolitaine. Toutefois, les acteurs disposent d’une marge de manoeuvre dans l’interprétation et l’adaptation de ces normes et c’est ainsi que des petits changements peuvent avoir lieu. La coopération métropolitaine est donc un processus de construction permanente où interviennent des acteurs avec des intérêts et des valeurs : la contribution des acteurs locaux à la création d’un modèle de gestion métropolitaine réside dans leur capacité à nouer des compromis et à réaliser une vision commune de l’agglomération. La construction de la coopération métropolitaine dépend également des règles du jeu fixées par le contexte institutionnel, puisqu’il s’agit d’un processus à double sens. Les moments de changement institutionnel comme la réforme municipale du gouvernement du Québec en 2000 permettent de constater l’importance de chacune des variables explicatives. Le cas de Montréal est d’autant plus intéressant que le modèle de gestion métropolitaine intervient sur trois niveaux : métropolitain – création d’une structure couvrant la région fonctionnelle –, local – fusion des municipalités pour créer des nouvelles villes – et infralocal – création d’arrondissements. Les règles du jeu déterminées par le gouvernement du Québec, qui détient la compétence exclusive des affaires municipales, font des élus locaux les protagonistes de la réforme. À travers l’analyse documentaire et la réalisation d’entretiens, nous constatons que ceux-ci n’ont pas la même définition du modèle de gestion métropolitaine : ils diffèrent quant aux valeurs à réaliser et à la façon de les réaliser. Ces divergences expliquent qu’ils soient incapables de créer une vision partagée de l’agglomération, mais elles sont aussi le fruit de l’attitude hésitante du gouvernement provincial quant à la question métropolitaine. D’autres acteurs locaux tels que les syndicats ou le milieu des affaires profitent des espaces ouverts pendant le processus et contribuent aussi au modèle de gestion métropolitaine. Le modèle de gestion métropolitaine résultant se comprend comme la jonction d’une part des valeurs et des attitudes des acteurs locaux devant la coopération et d’autre part du poids des institutions et des façons de faire propres au contexte québécois. Ce modèle est pourtant transformé lors de la victoire en 2003 du parti de l’opposition, qui retient une autre approche de l’organisation et de la manière de gouverner le Grand Montréal. L’évolution du cas montréalais illustre ainsi l’importance des valeurs et des représentations dans la gestion métropolitaine, qui est un processus permanent de recherche du compromis.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Collin, Jean-Pierre |
Co-directeurs de mémoire/thèse: | Bherer, Laurence |
Mots-clés libres: | Administration municipale; métropolisation; ville; développement; municipalité; regroupement; gestion; métropole; modèle; pratique; coopération; institutionnalisation; acteur; structure; valeur; local; enjeu; gouvernance; gouvernement; agglomération urbaine; région; régionalisme; territoire; réforme; système municipal; Montréal; Québec; Province. |
Centre: | Centre Urbanisation Culture Société |
Date de dépôt: | 21 juin 2012 13:37 |
Dernière modification: | 29 sept. 2021 15:17 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/110 |
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