Simard, Julien (2019). La précarité résidentielle chez les locataires vieillissantes à faible revenu : vieillir et se loger en contexte de gentrification à Montréal Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 401 p.
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Résumé
Cette thèse se penche sur la précarité résidentielle vécue par des locataires vieillissantes à faible revenu en contexte de gentrification, à Montréal. Au Québec, la thématique du vieillissement sur place a pris récemment une portée médiatique et politique grandissante dans le sillon de l’adoption de la l’article 1959.1 (projet de loi 492), qui protège maintenant certaines personnes de 70 ans et plus contre l’éviction et la reprise de logement. Par contre, force est de constater que la capacité de certaines personnes vieillissantes à vieillir dans leur logement se trouve aujourd’hui mise en jeu par des transformations urbaines diverses comme la gentrification. Bien que plusieurs études en gérontologie sociale urbaine documentent l’expérience du déplacement dit indirect chez les populations vieillissantes dans plusieurs villes du monde, les effets de la gentrification sur les rapports au logement de locataires vieillissantes sont encore méconnus. Cette recherche qualitative, basée sur un terrain d’observation de plus de 2 ans ainsi que sur 31 entretiens semi-dirigés réalisés avec des intervenantes de comités logement (n=13) et des locataires vieillissantes (n=18), donne la parole aux personnes vieillissantes elles-mêmes, en grande majorité des femmes. Le concept de précarité résidentielle, défini comme un continuum de situations rendant l’occupation du logement incertaine, inadéquate ou inabordable, dont la forme la plus extrême est l’expulsion, est divisé en quatre grandes catégories : la sécurité d’occupation, la menace directe, la menace indirecte et l’expulsion. La recherche s’intéresse tout particulièrement aux diverses manières dont la relation locative entre propriétaires et locataires vieillissantes affecte la capacité au maintien dans les lieux de ces dernières. En effet, en contexte de gentrification, certains propriétaires auront intérêt à expulser des locataires vieillissantes, qui paient généralement des loyers moins chers que les prix du marché en raison d’une longue durée d’occupation. Comme ces locataires vieillissantes ont toutes été recrutées via des comités logement, la recherche s’est aussi intéressée à documenter les contours de leur participation dans ces organismes communautaires autonomes ayant comme mission de défendre les droits des locataires. Les politiques gérontologiques actuelles, mettant l’emphase sur le vieillissement sur place, doivent prendre davantage en compte les situations résidentielles des locataires vieillissantes en situation de précarité résidentielle.
This thesis examines how low-income aging tenants living in a gentrification context in Montreal experience situations of housing precarity. In Quebec, the topic of aging in place has recently taken on increasing media and political importance in the wake of the adoption of article 1959.1, protecting some people aged 70 and over against evictions and repossession. However, it must be noted that the ability of seniors to stay put in inner-city neighbourhoods is now being jeopardized by various urban transformations such as gentrification. Although several studies in urban social gerontology document the experience of indirect displacement among aging populations in several cities around the world, the effects of gentrification on the housing situations of aging tenants are less known to researchers and policymakers alike. This qualitative research, based on a 2-year fieldwork as well as 31 semi-directed interviews with housing committee workers (n=13) and ageing tenants (n=18), aims to give a voice to aging people themselves, the vast majority of whom are women. The concept of housing precarity, defined as a continuum of situations that produce uncertain, inadequate or unaffordable occupancy is divided into four categories: security of tenure, direct threat, indirect threat and eviction. The research focused mainly on the effects of the rental relationship between aging landlords and tenants on the ability of the latter to stay put. Indeed, in gentrifying neighborhoods, some landlords are keen to displace aging tenants, who generally pay rents that are lower than market prices due to a long length of occupation. Finally, since these aging tenants were all recruited through various housing committees, the research also focused on documenting the outlines of their participation in these autonomous community organizations whose mission is to defend tenants' rights. Current gerontological policies, putting a strong emphasis on aging-in-place, must take greater account of the prevalence of housing precarity among low-income older tenants.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Séguin, Anne-Marie |
Co-directeurs de mémoire/thèse: | Olazabal, Jean Ignace |
Mots-clés libres: | vieillissement sur place; gentrification; gérontologie sociale; logement; déplacement; éviction; droit au logement; ageing-in-place; gentrification; social gerontology; housing studies; displacement; eviction; right to housing. |
Centre: | Centre Urbanisation Culture Société |
Date de dépôt: | 28 févr. 2020 20:18 |
Dernière modification: | 24 août 2021 15:43 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/9720 |
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