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L’identité montréalaise et la scène musicale indépendante locale (1995-2013) : des représentations à l’expérience du territoire

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Gingras, Catherine (2019). L’identité montréalaise et la scène musicale indépendante locale (1995-2013) : des représentations à l’expérience du territoire Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 413 p.

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Résumé

Cette thèse vise à comprendre la relation entre l’identité montréalaise et la scène musicale locale. Elle s’intéresse pour cela, d’une part, à la façon dont Montréal et son imaginaire identitaire ont structuré une scène musicale spécifique puis, d’autre part, à travers ses représentations et pratiques du territoire, en quoi cette scène a pu contribuer à l’identité montréalaise. Elle aspire ainsi à nourrir l’étude des scènes musicales en convoquant des travaux qui ont étudié l’identité des villes tant à travers les pratiques territoriales du quotidien qu’à travers des récits et représentations plus largement partagés sur la nature distinctive des villes et portés sur un horizon temporel plus long. La thèse met en effet en relation les perspectives de l’expérience et de l’imaginaire du territoire, qui tendent à être mobilisées de façon exclusive dans l’étude des scènes musicales. En situant notre démarche au sein d’un ensemble d’écrits qui ont mis en lumière l’influence d’une identité spécifiquement montréalaise, notamment sur les mouvements politiques, philanthropiques, littéraires et architecturaux qui se sont développés dans la ville, nous visons de plus à contribuer à la réflexion sur l’a-territorialité présumée de la production musicale au tournant du XXIe siècle. Finalement, la présente recherche aspire à aborder l’inscription territoriale des artistes dans toute sa complexité. Cette réflexion repose sur l’étude du cas de la scène musicale indépendante qui a émergé à Montréal au milieu des années 1990 et qui a atteint, au fil des années 2000, une importante reconnaissance médiatique, et ce, tant à l’échelle locale qu’internationale. La collecte de données s’effectue en trois temps et mobilise les points de vue d’acteurs variés, de celui de journalistes surtout observateurs de la scène à celui de musiciens, dont l’expérience concrète du territoire montréalais est largement forgée de pratiques propres à la scène. Une lecture détaillée de la presse locale permet d’abord de présenter une mise en contexte de l’émergence du milieu de la production musicale indépendante montréalais. Des entretiens semi-dirigés réalisés avec les fondateurs de compagnies de gérance et de disques permettent ensuite d’approfondir la compréhension de la spécificité de Montréal pour la production musicale puis d’aborder la relation que ces acteurs font entre représentations de la ville et représentations de la scène. Finalement, les parcours documentés et réactivés de musiciens révèlent le processus de territorialisation qu’ils opèrent au fil de leurs pratiques.L’analyse révèle une territorialité des acteurs de la scène musicale indépendante montréalaise réticulaire et multiscalaire. Si elle se nourrit du territoire et de lieux d’appartenance et d’attachement montréalais, selon les acteurs, ces derniers ont une importance relative variable vis-à-vis d’autres lieux et territoires situés ailleurs, formant un univers scalo-référentiel complexe. Bien que Montréal influence leurs parcours et leur production musicale, les acteurs ne cherchent pas nécessairement à les ancrer dans les aspérités et spécificités locales. Ainsi, ces derniers seraient davantage acteurs d’une identité musicale réticulaire et multiscalaire, et témoins de l’identité montréalaise. Au regard des complexités territoriale, symbolique et temporelle de la scène dégagées, la thèse revient finalement sur la notion de scène.

This thesis aims to understand the relation between Montreal’s identity and the local music scene. It therefore addresses on the one hand the way in which Montreal and its identity narrative structure a specific music scene, and on the other hand the way in which the scene contributes to the city’s identity through its territorial representations and practices. It aspires to contribute to the study of music scenes by drawing from research that studied cities’ identity both through the territorial practices of its inhabitants and the shared narratives and representations on their distinctive nature. This thesis therefore aims to foster dialogue between the perspective of experience and the perspective of territorial imaginary, that have tended to be mobilized separately in the study of music scenes. By placing our approach among a body of research that shed light on the influence of a specific Montreal identity on political, philanthropical, literary and architectural movements that have developed in the city, we also aim to contribute to the debate on the alleged deterritoriality of musical production at the turn of the 21th century. Lastly, this thesis seeks to approach the territorial anchoring of artists in all its complexity, without instrumentalizing them for urban attractivity. This reflexion is conducted through the case of the independent music scene that emerged in Montreal in the mid-1990s and that obtained important media recognition at the local and international level through the 2000s. The data collection consists of three phases that mobilize the viewpoint of various actors, from that of journalists, essentially observers of the scene, to that of musicians, whose concrete experience of Montreal’s territory is largely defined by practices that are specific to the scene. A detailed observation of the local press first allows to present a chronological context of the emergence of an independent music making environment in Montreal. Semi-structured interviews conducted with management companies and music labels founders deepen the understanding of the specificity of Montreal as a city for music making and address the relation between their representation of the city and their representation of the scene. Finally, the documentation and reactivation of Montreal musicians’ daily trajectories expose the territorialization process undertaken by the actors of the scene through territorial practice. The analysis reveals a networked and multiscalar territoriality for the actors of Montreal’s independent music scene. While this territoriality is nurtured from places of belonging and attachment specific to Montreal, according to the actors, these have a varying importance in relation to places located elsewhere, forming a complex scalar frame of reference. Although Montreal influences their path and their way of defining their experience of musical production, the actors do not necessarily seek to anchor them in local specifities and asperities. Therefore, they become actors of a networked and multiscalar musical identity and an embodiment of Montreal’s identity. In the light of the disclosed territorial, symbolic and temporal complexities, the thesis finally comes back to the notion of scene.

Type de document: Thèse Thèse
Directeur de mémoire/thèse: Breux, Sandra
Co-directeurs de mémoire/thèse: Bédard, Mario
Mots-clés libres: scène musicale; musique indépendante; territorialisation; appropriation; représentations; identité; territorialité; Montréal; imaginaire; music scene; independent music; territorial production; appropriation; representation; identity; territoriality; Montreal; imaginary
Centre: Centre Urbanisation Culture Société
Date de dépôt: 28 oct. 2019 18:39
Dernière modification: 24 août 2021 13:31
URI: https://espace.inrs.ca/id/eprint/8795

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