Nguyen, Thi Tuyet Nhung; Létourneau, Myriam; Chatenet, David; Fournier, Michel
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Poisons naturels ou médecine de demain: identification de deux toxines à fort potentiel thérapeutique dans le venin du serpent Naja Kaouthia.
In: Congrès Armand-Frappier 2009, 6e édition, 5-7 novembre 2009, Bromont.
Résumé
Au cours de l’évolution, les espèces venimeuses ont développé des stratégies extrêmement sophistiquées pour
se nourrir et/ou se protéger. Cette pression évolutive a abouti à la production de nombreuses toxines capables
d’altérer d’importantes fonctions physiologiques via une action spécifique et simultanée sur diverses cibles
biologiques. Le venin de ces prédateurs a d’ores et déjà permis l’identification de nombreuses substances
(antidiabétique, anticoagulant, analgésique) dont la sélectivité dépasse souvent celle de certains agents
pharmacologiques actuels. Au sein de notre laboratoire, nous nous intéressons plus particulièrement à
l’identification de nouveaux agents insulinotropes et neurodifférenciateurs isolés à partir de Naja kaouthia, un
cobra retrouvé entre autres au Vietnam. Dans un premier temps, les peptides et protéines du venin de cobra
ont été semi-purifiés par tamis moléculaire. Ensuite, nous nous sommes concentrés sur la fraction contenant
des polypeptides de masses comprises entre 3kDa et 10kDa. Ces derniers ont été ensuite purifiés par HPLC
sur phase inverse et analysés par spectrométrie de masse. L’activité insulinotrope de chaque fraction post
HPLC a été mesurée au moyen d’une lignée dérivée de cellules pancréatiques nommée INS-1E. Également,
puisque la présence de molécules de type NGF-like a été observée dans de nombreux venins, nous avons
vérifié avec la lignée cellulaire PC12, laquelle représente un modèle de différenciation de cellules nerveuses,
l’effet de nos différentes fractions sur la croissance des neurites. Les premiers résultats ont montré qu’une
fraction est capable de stimuler la sécrétion d’insuline, et ce même en absence de glucose. Elle pourrait donc
avoir un intérêt indéniable dans le développement d’un nouveau traitement du diabète de type II
insulinodépendant. De même, 3 fractions, distinctes de la précédente, se sont avérées aptes à stimuler la
croissance des neurites dans des cellules PC12, rendant ces molécules potentiellement avantageuses dans le
traitement de maladies neurodégénératives.
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