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Des banlieues qui se distinguent : gouverner Westmount, Pointe-Claire et Mont-Royal (1880-1939).

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Bérubé, Harold (2008). Des banlieues qui se distinguent : gouverner Westmount, Pointe-Claire et Mont-Royal (1880-1939). Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 313 p.

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Résumé

Cette thèse analyse les démarches et réalisations des gouvernements municipaux de trois banlieues bourgeoises de l’île de Montréal, Westmount, Pointe-Claire et Mont-Royal, entre 1880 et 1939, en s’appuyant sur les concepts de banlieue, de communauté et de bourgeoisie pour mieux cerner le projet de construction identitaire et de milieu de vie qui encadre l’action des gouvernants de ces trois municipalités. À un moment où l’historiographie semble avoir délaissé cet objet d’étude et où, au contraire, les banlieues cossues de Montréal se sont bruyamment opposées à la réforme municipale provinciale de 2001, il convient de retourner aux origines du processus de suburbanisation à Montréal, pour mieux comprendre les idéaux qui ont contribué à la création et au maintien d’enclaves indépendantes dans le tissu urbain métropolitain. Notre démarche de recherche s’appuie sur deux hypothèses : d’abord, que ces banlieues se caractérisent par l’ampleur de l’effort de construction communautaire qui y est déployé; ensuite, que le gouvernement municipal joue un rôle central dans ce processus. Pour vérifier ces hypothèses, nous nous sommes appuyé sur deux principaux ensembles de sources, soit les archives municipales des trois villes à l’étude et les journaux locaux. La plus grande partie de ces corpus n’a jamais été utilisée par des chercheurs jusqu’à ce jour, ce qui constitue une première innovation de cette recherche. Une autre facette novatrice touche à l’insertion de ces trois banlieues dans un contexte nord-américain, à l’aide de la riche historiographie étasunienne et canadienne sur le sujet. Finalement, en analysant le parcours de ces trois villes à l’aide d’un cadre conceptuel rigoureux, qui interroge le projet suburbain, bourgeois et communautaire à travers les concepts de démocratie, de gouvernance et d’identité, cette thèse contribue résolument à l’historiographie québécoise et nord-américaine sur les banlieues. Ainsi, nous nous sommes d’abord penché sur la création politique des communautés suburbaines étudiées, en les inscrivant dans le contexte légal canadien et québécois. Ensuite, par une étude de la mise en oeuvre de ce cadre légal, nous avons analysé le fonctionnement de la démocratie locale, à travers le processus électoral et la composition des différents groupes participant, de près et de loin, au gouvernement local : membres des conseils municipaux, associations citoyennes, journaux et individus. Nous avons ainsi démontré que ces démocraties suburbaines privilégiaient une approche consensuelle du pouvoir, tournée vers l’efficacité, la transparence et l’accessibilité, et engageant d’importants acteurs autres que le gouvernement municipal. Nous avons ensuite étudié le principal moyen d’action des gouvernements municipaux pour agir sur leurs milieux physique, social et moral, la réglementation. Dans un premier temps, nous avons dressé un portrait général de la productivité des banlieues à l’étude en ce domaine, de même que la variété des domaines touchés par la réglementation. Puis, nous avons étudié un premier groupe de règlements, concernant l’administration et le milieu physique. Dans un deuxième temps, nous avons analysé la réglementation encadrant les activités commerciales, les loisirs et la moralité de la population et des visiteurs des banlieues, avant de nous pencher de plus près sur un épisode important de la gouvernance locale, la grande dépression des années 1930. Nous avons ainsi démontré que le gouvernement de ces banlieues utilisait les outils à sa disposition pour ériger autour d’elles des frontières matérielles, politiques, sociales et culturelles, et pour agir sur le milieu physique et social de manière à favoriser la création d’un entre-soi bourgeois. Finalement, nous avons étudié la construction identitaire de ces trois communautés bourgeoises suburbaines, à travers des catégories familières, dont l’appartenance de classe, de genre et d’ethnie, mais aussi – et surtout – à travers la relation ambiguë d’altérité qui est entretenue avec le centre métropolitain qui unit les trois banlieues étudiées, Montréal. Nous avons ainsi démontré que les gestes posés par les gouvernements municipaux servent de fondations à des discours identitaires qui contribuent à définir le caractère distinct des banlieues étudiées et, plus largement, l’idéal suburbain. Nous avons également démontré qu’elles entretiennent une relation symbolique et politique ambivalente face à la ville centrale, dont elles admirent les réalisations politiques et dont elles craignent les ambitions politiques. Mais également, qu’elles sont disposées à participer à une métropolisation qui serait respectueuse de l’autonomie politique qui leur a permis de se construire comme communautés bourgeoises. Et c’est ce projet et sa réalisation, ou du moins les efforts faits en ce sens, qui distinguent les banlieues bourgeoises.

Type de document: Thèse Thèse
Directeur de mémoire/thèse: Collin, Jean-Pierre
Mots-clés libres: Banlieue; bourgeoisie; Montréal; Westmount; Pointe-Claire; Mont-Royal; suburbanisation; histoire; communauté anglophone; culture; pratique politique; ordre social; gouvernance; administration; gouvernement local; réglementation municipale; réglementer la population; identité; métropolisation.
Centre: Centre Urbanisation Culture Société
Date de dépôt: 04 juill. 2012 14:33
Dernière modification: 20 juill. 2015 11:38
URI: https://espace.inrs.ca/id/eprint/507

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