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Lien social, organisation et insertion : pour une appréhension des mécanismes d'intégration sociale.

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Pfister, Barbara (2002). Lien social, organisation et insertion : pour une appréhension des mécanismes d'intégration sociale. Mémoire. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Maîtrise en études urbaines, 131 p.

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Résumé

L'économie sociale et solidaire suscite un intérêt de plus en plus grand, et ce dans le cercle des chercheurs en sciences sociales, qui s'impliquent d'ailleurs souvent dans les initiatives concrètes menées dans ce domaine, aussi bien que dans celui des travailleurs sociaux et des milieux communautaires. Dans ce vaste champ d'action et d'analyse, les entreprises d'insertion occupent une place particulière liée à leur fonctionnement associatif ainsi qu'aux objectifs d'intégration professionnelle et sociale de populations exclues du marché de l'emploi qu'elles poursuivent. En effet, fait jamais contesté, l'insertion en emploi conduit nécessairement, selon les tenants de l'économie sociale, à une meilleure intégration sociale des individus. Or, c'est précisément cette affirmation que nous questionnons dans ce travail. Y a-t-il réellement une relation directe entre retour à l'emploi et intégration sociale plus large? Et si oui, quelles sont les conditions qui permettent de faciliter, d'« optimiser» ce passage? Pour guider nos investigations théoriques et empiriques, nous avons formulé l'hypothèse globale selon laquelle le mode de fonctionnement des entreprises d'insertion, c'est-à-dire la manière dont elles sont gérées, dont le travail y est partagé et organisé, la culture qui y prévaut, etc., a une influence importante sur la création ou non de liens sociaux et sur la nature/qualité des liens créés. Pour répondre à ces interrogations et vérifier notre hypothèse, nous avons tout d'abord, et il s'agit là de l'un des apports principaux de cette étude, développé une réflexion approfondie sur la notion de lien social de manière à pouvoir mettre en évidence les éléments qui la composent et qui rendent son appréhension sur le terrain possible. Ainsi, suite à un retour aux pères fondateurs de la sociologie pour qui la question de la cohésion sociale et du «vivre ensemble» constitue une préoccupation centrale (Tönnies, Durkheim, entre autres), nous nous sommes attachées à identifier et élaborer conceptuellement les dimensions constitutives du lien social, terme que nous avons d'ailleurs rapidement laissé tomber au profit de celui de liens sociaux qui reflète davantage la complexité du phénomène. Quatre dimensions composent notre concept de liens sociaux: une dimension sociale, qui renvoie à la nature, à la qualité et à l'intensité des relations qui lient les individus entre eux; une dimension politique, qui fait référence à toute la question de la participation citoyenne, à l'espace public au sein duquel les interactions sont teintées de respect mutuel, d'engagement, ce qui permet le développement d'une réelle communication; une dimension territoriale, qui introduit à la fois les questions de réseaux de relations, de proximité sociale et spatiale et de sentiment d'appartenance; finalement, une dimension «emploi», qui aborde les problématiques de socialisation par l'emploi et d'acquisition d'un statut social reconnu. Le second volet théorique développé en vue de vérifier notre hypothèse globale est lié à l'analyse de l'entreprise d'insertion en tant qu'ensemble organisé. Dans cette perspective, et de manière à rendre le terrain plus accessible, nous avons identifié cinq dimensions à interroger: une dimension institutionnelle, qui renvoie à l'ancrage de l'organisation dans son environnement politique, social, etc. ; une dimension de gestion liée au mode de prise de décision et à l'organisation du travail au sein de l'entreprise d'insertion; une dimension de pouvoir, qui fait référence à tous les rapports hiérarchiques qui se présentent dans une organisation et à la manière dont ils sont compris et ressentis par les acteurs impliqués; une dimension culturelle, qui permet de saisir la culture d'entreprise qui «soude» l'organisation; et finalement, une dimension de légitimation qui renvoie à ces objectifs communs, à ces biens communs qui donnent un sens à l'action collective au sein de l'organisation. Finalement, nous avons confronté ce cadre conceptuel à la réalité empirique au travers de deux études de cas exploratoires qui nous ont permis de mettre en évidence certaines lacunes sur les plans théorique et méthodologique, notamment en ce qui concerne la façon d'appréhender et d'apprécier les relations de pouvoir ainsi que la notion de légitimation. Mais les études de cas ont également montré qu'il semble effectivement exister un lien entre, d'une part, principes de gestion, culture et mode de légitimation qui prévalent au sein d'une organisation et, d'autre part, création de liens sociaux particuliers. Dans les cas étudiés, un mode de fonctionnement participatif, faisant la part belle à l'engagement et à l'intégration au sein d'un collectif, conduit apparemment à l'établissement de relations sociales plus stables, à la création d'un réseau de relations plus dense. En revanche, un parcours d'insertion centré sur la personne, dont la ligne de conduite est la responsabilisation individuelle, aboutit à des résultats plus mitigés en termes de création de liens sociaux, ce qui ne signifie pas qu'il ne remplit pas son rôle en ce qui concerne le retour à l'emploi. Il faut néanmoins prendre ces résultats avec prudence dans la mesure où le nombre d'entretiens réalisés ne permet que d'esquisser des tendances, et non de rendre compte avec certitude de la réalité.

Type de document: Thèse Mémoire
Directeur de mémoire/thèse: Germain, Annick
Co-directeurs de mémoire/thèse: Lévesque, Benoît
Mots-clés libres: Économie sociale; lien social; association communautaire; organisation; entreprise; développement; insertion; intégration; local; Montréal; proximité; service social; société; solidaire.
Centre: Centre Urbanisation Culture Société
Date de dépôt: 15 déc. 2014 21:13
Dernière modification: 17 juill. 2015 18:09
URI: https://espace.inrs.ca/id/eprint/29

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