L'immunisation génétique comme alternative pour la production d'anticorps polyclonaux dirigés contre des protéines virales
Jean, M., Guertin, C., Ligondé A., Henrichon, M., Tazi, S., Sawicki, J., Merzouki, A.
INRS-Institut Armand-Frappier, 531 boulevard des Prairies, Laval, H7V 1B7
L'immunisation génétique se présente comme une alternative intéressante à l'immunisation classique pour la production des anticorps. Ainsi, l'injection intramusculaire de vecteurs ADN est suffisante pour permettre l'expression des gènes clonés et pour l'utilisation comme antigène de la protéine recombinante produite in vivo. Dans ce projet nous nous sommes intéressés à étudier le potentiel de l'immunisation génétique, par rapport à l'immunisation classique, pour la production d'anticorps polyclonaux spécifiques dirigés contre la protéine P10 du baculovirus ChfuGV et la glycoprotéine gp51 du rétrovirus BLV. La production des anticorps par immunisation génétique et classique a été évaluée en présence et en absence de l'interleukine-2 (IL-2), utilisée comme immuno-adjuvant, à l'aide de tests ELISA et d'immunobuvardage de type Western.
La cinétique de production des anticorps anti-P10 et anti-gp51 est 2 fois plus lente suite à l'immunisation génétique en comparaison avec l'immunisation classique. La production des anticorps anti-P10 et anti-gp51 par immunisation génétique est très importante avec des titres moyens dépassant 104. Cependant ces titres sont plus faibles que ceux obtenus par immunisation classique. Ceci s'explique, entre autres, par la production variable d'anticorps par les différents individus d'un même groupe de souris suite à l'immunisation génétique. La production variable des anticorps est probablement due à une transfection inconstante et/ou à un échec du plasmide et des cellules transfectées à diriger adéquatement la transcription et la production de la protéine recombinante. Lors de l'immunisation génétique, l'immuno-adjuvant Il-2 a été nécessaire à la production des anticorps anti-gp51 alors que ce même immuno-adjuvant a eu un effet inhibiteur et/ou ralentissant sur la production des anticorps anti-p10. La nature de l'antigène pourrait expliquer la logique de ces événements.
En conclusion : l'immunisation génétique s'est avérée très efficace (spécificité) et moins laborieuse que l'immunisation classique, pour la production des anticorps polyclonaux spécifiques dirigées contre deux protéines virales de nature et de fonction différentes, la P10 du ChfuGV et la gp51 du BLV.