Impact de l'évolution de la microflore microbienne d'un marécage sur les flux d'hydrogène, monoxyde de carbone, méthane et bioxyde de carbone

Philippe Constant1,2, Laurier Poissant1 et Richard Villemur2

Section sur les processus atmosphériques des toxiques, Service météorologique du Canada, Environnement Canada, 105, rue McGill, 7ième étage, Montréal, Québec, H2Y 2E7

INRS Institut Armand-Frappier, Département de microbiologie, 531, boul. des Prairies, Laval, Québec, H7V 1B7

Le réchauffement de la planète est un sujet d'actualité où une attention particulière est généralement portée sur les processus responsables des émanations de gaz à l'état de trace et leurs transformations chimiques au niveau de l'atmosphère. Cependant, le cycle biogéochimique de ces composés tels l'hydrogène, le monoxyde de carbone, le méthane et le bioxyde de carbone n'est toujours pas résolu. Les micro-organismes occupent un rôle important dans la dynamique de ces gaz en agissant comme consommateurs ou producteurs, selon les conditions de leur environnement. Par leur biodiversité et la réserve de carbone qu'ils représentent, les marécages sont de plus en plus valorisés, mais les fluctuations de leur niveau d'eau causent des changements importants au niveau de leurs sédiments qui passent entre autres de conditions anaérobies à aérobies. Le but de la présente étude est donc d'associer à la variation des flux d'hydrogène, monoxyde de carbone, méthane et bioxyde de carbone, le changement des paramètres physico-chimiques ainsi que l'évolution de la microflore microbienne d'un marécage d'eau douce (Baie Saint-François, Québec). Une approche originale impliquant l'association d'un gradient de concentration de 1,5 m avec la micrométéorologie fut utilisée pour la détermination des flux. Deux fortes corrélations négatives non documentées ont été observées entre (1) l'hydrogène et le méthane troposphérique impliquant peut-être des méthanogènes dans la consommation d'hydrogène lors de conditions environnementales spécifiques et (2) l'hydrogène avec les radiations nettes qui pourrait être causée par une association biologique entre des micro-organismes hydrogénotrophes et photosyntétiques au niveau de la surface du sol. Les teneurs d'ozone ont aussi été déterminées pour vérifier l'impact des radicaux OH sur la concentration des gaz à l'état de trace, mais nos résultats suggèrent plutôt l'importance des micro-organismes du sol dans la dynamique des ces polluants au niveau du marécage.