VAA-I et modulation de la réponse inflammatoire

Valérie Lavastre et Denis Girard

INRS-Institut Armand-Frappier, Pointe-Claire, Québec, H9R 1G6

Le neutrophile constitue la première ligne de défense contre les infections bactériennes et fongiques. Afin de pallier différentes attaques, une production importante en neutrophiles est générée quotidiennement par la moelle osseuse. Cependant, notre organisme assure une certaine homéostasie puisque le neutrophile se dirige tout naturellement en apoptose. Lors de l'inflammation, les neutrophiles persistent en grand nombre au foyer inflammatoire, favorisant ainsi des dommages aux tissus et cellules avoisinant(e)s. En effet, la présence de cytokines pro-inflammatoires peut retarder le processus d'apoptose. Pour qu'une résolution de l'inflammation soit efficace, il est impératif que les neutrophiles deviennent apoptotiques pour ensuite être éliminés par les macrophages via la phagocytose. Nous avons récemment démontré que la Viscum album agglutinine-I (VAA-I), une lectine de la plante de gui, peut induire l'apoptose des neutrophiles humains in vitro lorsqu'elle est utilisée à plus de 500 ng/mL. Nous avons également démontré que certaines protéines du cytosquelette étaient dégradées (gelsoline, paxilline, vimentine) par les caspases activées par la VAA-I. À la lumière de ces résultats, il devient important d'élucider davantage le mode d'action de la VAA-I chez le neutrophile et d'éclaircir son rôle dans la réponse inflammatoire in vivo c'est-à-dire lorsque les neutrophiles sont activés. Premièrement, nous avons évalué le potentiel apoptotique de la VAA-I sur des neutrophiles humains activés par le LPS in vitro (agoniste utilisé lors de nos essais in vivo). Par la suite, l'effet de la VAA-I dans la réponse inflammatoire a été abordée en utilisant le modèle de la poche d'air murine. Ainsi, lorsque la VAA-I est injectée à fortes concentrations dans la poche, aucune attraction neutrophillique n'est observée. Jusqu'à présent, la VAA-I, à 1000 ng/ml, injectée à la suite d'un appel local de neutrophiles par le LPS, et ce 18h après l'injection initiale, n'induit ni l'apoptose de ces cellules ni ne diminue significativement le nombre de cellules attirées. Des études à plus long terme pourront ainsi nous aider à élucider son effet dans la réponse inflammatoire.