Gallon, Céline (2005). Diagenèse, chronologie et origine du plomb dans les sédiments de lacs du bouclier canadien. Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en sciences de l'eau, 203 p.
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Résumé
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Les rapports isotopiques du plomb stable, les concentrations du plomb et de treize
hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) , ainsi que plusieurs variables
géochimiques ont été mesurés dans des carottes de sédiment datées (2lOPb, l37Cs)
provenant de cinq lacs de tête, situés sur le bouclier canadien, dans des bassins versant
inhabités par l'homme et non perturbés. Les seules sources de contamination pour ces
lacs sont via l'atmosphère. Quatre d'entre eux sont localisés sur un axe Ouest-Est, qui
inclut une fonderie de cuivre opérant à Rouyn-Noranda (Qc, Canada) : les lacs
Despériers, Vose, Carpe et N56 (respectivement à 10 km SO, 25 km E, 150 km E et 300
km E de Rouyn-Noranda). Un cinquième lac (Tantaré) se trouve quant à lui à proximité
d'un centre urbain majeur (Québec, Qc, Canada). À ces sites, outre les sédiments, les
eaux surnageantes et interstitielles ont été prélevées par dialyse in situ à des fins d'analyse
de plusieurs constituants, incluant le Pb.
Les profils de plomb dissous montrent les signes d'une remobilisation de ce métal
suivant sa déposition et d'une perte vers l'eau surnageante. Quant aux calculs de
spéciation, ils indiquent que le plomb dissous dans les eaux interstitielles se trouve
majoritairement sous la forme de complexes avec la matière organique naturelle.
L'équation unidimensionnelle de conservation de masse qui tient compte des effets de la
diffusion moléculaire, de la bioturbation, de la bioirrigation et des réactions impliquant le
Pb dissous, a été résolue en supposant qu'il se trouve à l'état stationnaire. C'est ainsi qu'à
été mise en évidence, dans le haut de la colonne sédimentaire, une zone de production où
le Pb est mobilisé, vraisemblablement par la dissolution réductive d'oxyhydroxydes de
fer. Plus bas le métal est exclu de la phase liquide dans une zone de consommation, ceci
par la précipitation de sulfures de plomb ou la co-précipitation et/ou adsorption avec des
sulfures de fer. On note, toutefois, que la redistribution du plomb solide, suivant son
dépôt au sein de la colonne sédimentaire, est négligeable. Les profils de Pb dans la phase
solide représentent donc assez fidèlement les variations historiques de dépôt de ce métal.
Dans les sédiments, l'analyse des rapports isotopiques 206PbP/204Pb, 206Pb/207Pb et
206Pb/208Pb a été combinée au Pb total dans des équations de balance de masse, afin de
déterminer la contribution de diverses sources de Pb au cours des 150 dernières années.
Elle révèle la présence de deux types distincts de Pb anthropique dans chacun des lacs.
Les lacs Despériers, Vose et Carpe présentent des types de plomb similaires. L'un
montre une signature isotopique de Pb semblable à celle du minerai traité par la fonderie
opérant à Rouyn-Noranda (206Pb/207Pb ~ 0.99 ; 206Pb/208Pb ~ 0.425). Ce type de plomb
présente des flux maximums vers 1980, dont la chronologie est en accord avec
l'historique des émissions de Pb de la fonderie et des quantités de minerai traité. La
diminution importante de ces flux au cours des 25 dernières années indique l'efficacité
des mesures prises pour réduire les émissions de métal par la fonderie. Quant au second
type de Pb anthropique (206Pb/207Pb ~ 1.30 ; 206Pb/208Pb ~ 0.510), il domine le début du
20ème siècle. Sa signature suggère une combinaison de diverses sources, incluant la
combustion de charbon Nord Américain. Ainsi, l'influence de la fonderie a pu être
détectée jusqu'à 150 km de distance, mais pas à 300 km. La quantité totale de Pb émis
depuis le début de ses opérations s'élèverait à ~ 88,000 t, un chiffre qui représente ~ 29%
de la quantité émise par la combustion d'essence au plomb au Canada. Sur cette quantité,
nous avons estimé qu'entre 19% et 36% se serait déposé dans un rayon de 150 km, le
reste ayant été transporté sur de plus longues distances.
Par ailleurs, l'influence de la fonderie n'est pas observée dans les lacs N56 et
Tantaré. Les données de Pb isotopique y suggèrent un type de Pb anthropique
prépondérant (206Pb/207Pb ~ 1.18 ; 206Pb/208Pb ~ 0.481) provenant principalement de la
combustion d'essence au Pb, et dans une moindre mesure de sources industrielles. Les
flux sont maximums dans les années 1970-1980. Un autre type de plomb, moins
important (206Pb/207Pb ~ 1.22 ; 206Pb/208Pb ~ 0.495) provient sans doute de la
combustion de charbon. Au lac Tantaré, les flux, maximum vers 1950, suivent
l'historique de la consommation de charbon au Canada. Ils sont corrélés avec la
distribution temporelle de HAP provenant de cette activité et enregistrée dans les
sédiments. Sur la base de différences significatives entre les ratios isotopiques de Pb
atmosphérique canadien et américain à l'époque où le Pb provenait essentiellement de la
combustion de l'essence, nous avons déterminé la contribution relative de ces deux pays
au dépôt de Pb total à environ 50% dans les deux lacs.
Type de document: | Thèse Thèse |
---|---|
Directeur de mémoire/thèse: | Tessier, André |
Co-directeurs de mémoire/thèse: | Gobeil, Charles |
Informations complémentaires: | Résumé avec symboles |
Mots-clés libres: | plomb; sédiments; isotope; lacs; bouclier canadien |
Centre: | Centre Eau Terre Environnement |
Date de dépôt: | 21 nov. 2012 20:56 |
Dernière modification: | 23 juill. 2024 15:11 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/406 |
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