Pham, Thi Thanh My (2014). Novel insights into biphenyl analogs metabolism by the bacterial biphenyl catabolic pathwway. Thèse. Québec, Université du Québec, Institut National de la Recherche Scientifique, Doctorat en biologie, 247 p.
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Résumé
La voie catabolique du biphényle a été grandement étudiée en raison de sa capacité à
dégmder les biphényles polychlorés (BPC) en cométablisme et de son application potentielle
pour la fabrication de produits chimiques fins. Bien que de nombreux progrès aient déjà été
réalisés, plusieurs problèmes restent à résoudre avant que nous puissions mettre à profit cette
voie efficacement, pour l'une ou l'autre de ces deux applications. En ce qui concerne la
dégradation des BPC, le nombre limité de substrats qui peuvent être métabolisés, le besoin du
biphényle pour induire la voie ainsi que d'une source de carbone pour soutenir la croissance
bactérienne comptent parmi les principaux facteurs qui peuvent limiter le processus. En ce
qui concerne l'utilisation des enzymes pour la fabrication de produits chimiques fms, il sera
nécessaire d'augmenter le nombre de substrats que chaque enzyme peut métaboliser ainsi que
d'améliorer leurs paramètres cinétiques envers les substrats désirés. L'augmentation de
l'éventail d'analogues du biphényle que les enzymes de la voie peuvent métaboliser
impliquera sans aucun doute, des approches d'ingénierie génétique. Cependant, plusieurs
autres problèmes limitant la dégradation bactérienne des BPC, pourraient être surmontés en
faisant appel à la rhizoremédiation qui est un procédé de décontamination basé sur
l'interaction entre les plantes et les rhizobactéries qui leur sont associées.
Les exsudats de racines contiennent des métabolites secondaires des plantes (MSP)
qui sont connus pour stimuler la dégradation bactérienne des BPC. Cependant, les
mécanismes par lesquelles ces produits chimiques interagissent avec la voie catabolique du
biphényle sont mal connus. Par conséquent, afm d'assurer le succès des procédés de
rhizoremédiation, il faudra accroître notre compréhension des mécanismes d'interactions
entre les exsudats des plantes et la voie catabolique du biphényle des bactéries auxquelles
elles sont associées. L'identification des MSP spécifiques capables de stimuler la dégradation
des BPC pourra aider à optimiser le processus. Toutefois, afin d'aider à élaborer les stratégies
qui pourraient assurer un rendement de rhizoremédiation optimale, une meilleure
connaissance des propriétés catalytiques des enzymes de la voie envers ces produits
chimiques sera nécessaire. Dans ce travail, nous nous sommes concentrés sur la biphényle
dioxygénase (BPDO), le premier enzyme de la voie catabolique du biphényle. Cet enzyme
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détermine l'éventail des analogues du biphényle que la voie peut métaboliser. De plus, il
catalyse l'une des réactions biochimiques les plus difficiles, soit l'introduction de deux atomes
d'oxygène dans un cycle aromatique.
Compte tenu de ces prémisses, nous avons examiné l'interaction entre la voie
catabolique du biphényle de trois souches bactériennes et quelques analogues du biphényle
sélectionnés, dont certains flavonoïdes, le diphénylméthane et la benzophénone. Les
flavonoïdes sont des MSP bien connus alors que le diphénylméthane et la benzophénone sont
des contaminants environnementaux et de plus, ils peuvent servir de squelette carboné pour
certains MSP. De manière plus précise, nous avons déterminé si ces composés pouvaient
induire la voie catabolique du biphényle de Rhodococcus erythropolis U23A, de Pandoraea
pnomenusa 8356 et de Burkholderia xenovorans LB400 et nous avons vérifié la capacité des
enzymes de cette voie catabolique à métaboliser ces composés. Sur la base des homologies
génétiques des enzymes de leur voie catabolique du biphényle, chacune de ces trois bactéries
appartient à un groupe phylogénétique différent.
Nos données montrent que, parmi les flavonoïdes testés, la flavanone et l'isoflavone
étaient respectivement aussi efficaces que le biphényle pour induire la capacité des souches
U23A et 8356 à dégrader les BPC. En outre, de façon notable, le diphénylméthane a pu non
seulement induire la voie catabolique du biphényle de la souche 8356, mais aussi soutenir sa
croissance. Cependant, aucun des composés testés n'était capable d'induire la voie du
biphényle de la souche LB400. Bien que les composés testés n'étaient pas tous capables
d'induire la voie catabolique du biphényle de ces souches ou de soutenir leur croissance, ils
étaient tous cométabolisés à des degrés divers par leurs enzymes de dégradation du
biphényle. Une comparaison des propriétés catalytiques des BPDO de 8356 et de LB400 a
permis de constater que, contrairement à la BPDO de LB400 qui métabolise mal ces
composés, la BPDO de 8356 métabolise ces composés aussi efficacement que le biphényle.
Une analyse structurale comparative des complexes modélisés BPDO-substrats obtenus par
amarrage moléculaire nous a permis d'identifier quelques-unes des caractéristiques de la
BPDO de 8356 qui pouvaient expliquer sa performance supérieure à celle de LB400.
L'ensemble de nos résultats appuie l'hypothèse selon laquelle chacune des trois branches
phylogénétiques auxquelles se rattachent les voies cataboliques du biphényle/chlorobiphényle
aurait évolué de façon divergente chez les bactéries, en vue de servir chacune, une fonction
écophysiologique distincte qui n'est pas liée à la dégradation du biphényle. Ceci implique que
l'efficacité des procédés de rhizoremédiation dépend grandement des souches bactériennes
choisies pour le traitement, celles-ci devant répondre adéquatement aux MPS produits par les
plantes avec lesquelles on voudra les associer.
Un deuxième objectif de notre travail était d'étudier le métabolisme des
hydroxychlorobiphényles par la voie catabolique du biphényle. Nous avons comparé la
capacité des souches B356 et LB400 à transformer quatre hydroxychlorobiphényles
substitués en position para sur les deux noyaux (le 4,4 '-dihydroxybiphényle, le 4-hydroxy-
4'-chlorobiphényle, le 3-hydroxy-4,4'-dichlorobiphényle, et le 3,3'-dihydroxy-4,4'dichlorobiphényle).
Pour chacun de ces quatre substrats, aucun des métabolites
dihydrodihydroxybiphényles attendus n'a été détecté, mais plusieurs métabolites inattendus
ont été détectés et identifiés. Les données suggèrent que les métabolites dihydrodihydroxy
générés par ces contaminants sont instables et se réarrangent pour générer des métabolites
culs-de-sac, dont certains pourraient être préoccupants pour l'environnement. L'étude apporte
un nouvel éclairage sur le devenir de ces dérivés des polychlorobiphényles dans
l'environnement.
The biphenyl catabolic pathway in bacteria has been extensive} y studied because of its
ability to cometabolically degrade polychlorinated biphenyls (PCBs) and its potential
application to manufacture fine chemicals. Although many achievements have been obtained,
severa} problems need to be overcome before we cao use this pathway efficiently for both
applications. With respect to the degradation of PCBs, the limited substrate range, the need
for biphenyl to induce the pathway and for a carbon source to support bacterial growth are
among the major factors that may limit the process. With respect to the use of the enzymes
for manufacturing fine chemicals, the enzymes substrate range needs to be expanded and
reaction rates toward the desired substrates need to be increased. Expanding the range of
biphenyl analogs that the pathway enzymes cao metabolize will require enzyme engineering.
However, severa} of the other problems that limit bacterial PCB remediation, may be
overcome by exploiting a process, called rhizoremediation, which is based on the interaction
between plants and their associated rhizobacteria.
Plant exudates contain plant secondary metabolites (PSMs) that are known to promote
the bacterial degradation of PCBs. However, the bases by which these chemicals interact with
the biphenyl catabolic pathway are largely unknown. Therefore, successful application of the
rhizoremediation process will require a better understanding about the mechanistic
interactions between plants exudates and the biphenyl catabolic pathway of their associated
bacteria. ldentifying the individual PSMs that may promote or induce PCB degradation may
help to optimize the process. However, in order to help determining strategies that may
further improve the rhizoremediation process, better knowledge about catalytic properties of
the pathway enzymes toward these chemicals will be required. In this work, we focused on
the biphenyl dioxygenase (BPDO) the first enzyme of the biphenyl catabolic pathway. This
enzyme determines the range of biphenyl analogs that the pathway cao metabolize and it also
catalyzes one of the most difficult biochemical reactions, the introduction of two oxygen
atoms onto an aromatic ring structure.
Given these premises, in this work, we have examined the interaction between the
biphenyl catabolic pathway of three bacterial strains and selected biphenyl analogs, including
flavonoids, diphenylmethane and benzophenone. Flavonoids are well-known PSMs whereas,
diphenylmethane and benzophenone are both environmental contaminants and in addition,
they may also serve as carbon skeleton for sorne PSMs. Precisely, we have determined
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whether these compounds can induce the biphenyl catabolic pathway of Rhodococcus
erythropolis U23A, Pandoraea pnomenusa B356, and Burkholderia xenovorans LB400 and
we have verified whether their biphenyl catabolic enzymes can metabolize these compounds.
Each of the three bacteria belongs to a different phylogenetic cluster with respect to their
biphenyl-degrading pathway.
Our data showed that among the tested flavonoids, flavanone and isoflavone were
respectively, as potent as biphenyl to induce the PCB-degrading ability of strains U23A and
B356. In addition, remarkably, diphenylmethane was able to not only induce the biphenyl
pathway of strain B356 but also support its growth. However, none of the tested compounds
were able to induce the biphenyl pathway of strain LB400. Although not ali of the tested
compounds were able to either induce the biphenyl catabolic pathway or support the growth
of the three bac teri al strains, they were ali cometabolized, though to various extents by their
biphenyl degrading enzymes. When comparing the catalytic properties of B356 and LB400
BPDOs, notably, we found that unlike LB400 BPDO that metabolized these compounds
poorly, those of B356 BPDO were in the same range as for biphenyl. Structural analysis of
docked BPDOs allowed us to identify sorne of the B356 BPDO features that were responsible
for its better performance than LB400 BPDO. Together, our results are consistent with the
hypothesis that three phylogenetically distinct biphenyl/chlorobiphenyl-degrading pathways
have evolved divergently in bacteria and each may serve distinct ecophysiological functions
not related to biphenyl degradation. This implies that the efficiency of rhizoremediation
processes will depend on the choice of appropriate bacterial strains responding to the specifie
PSMs produced by the plants with which they are associated.
A second objective of our work was to study the metabolism of
hydroxychlorobiphenyls by the biphenyl catabolic pathway. We compared the ability of
strain B356 and LB400 to transform four doubly para-substituted hydroxy-chlorobiphenyls
( 4,4' -dihydroxybiphenyl, 4-hydroxy-4 '-chlorobiphenyl, 3-hydroxy-4,4 '-dichlorobiphenyl and
3,3 '-dihydroxy-4,4' -dichlorobiphenyl). For ali four substrates, the expected
dihydrodihydroxybiphenyl metabolites were not detected and unexpected metabolites were
produced and identified. Data suggested that the dihydrodihydroxy metabolites generated
from these environmental contaminants are unstable and they rearrange to generate dead-end
metabolites that may be of concem for the environment. The study brings more insights about
the likely fate of these polychlorobiphenyls derivatives in the environment.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Sylvestre, Michel |
Mots-clés libres: | biphenyle ; BPC ; PCB ; flavonoide ; rhizoremediation ; bacterie ; degradation |
Centre: | Centre INRS-Institut Armand Frappier |
Date de dépôt: | 17 mars 2016 20:30 |
Dernière modification: | 02 mars 2022 18:02 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/3343 |
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