Barbaroux, Romain (2010). Développement d'un procédé hydrométallurgique de récupération du nickel à partir de la plante hyperaccumulatrice Alyssum murale. Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifiqu, Doctorat en sciences de la terre, 208 p.
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Résumé
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Ce projet s'inscrit dans une série de travaux conduits par les chercheurs de l'INRS-Eau, Terre et
Environnement, de chercheurs de l'université de Nancy et, plus particulièrement, le LRGP et le
LSE et des chercheurs de l'université de Tirana en Albanie. Le but de ce projet est le
développement d'une filière originale d'extraction du nickel (Ni) par l'utilisation de la plante
hyperaccumulatrice Alyssum murale, endémique des sols de serpentine d'Albanie et de la
valorisation de ce nickel via la production d'un produit commercialisable sur le marché.
Dans le cadre de ce projet, les travaux ont d'abord porté sur le choix du matériel d'extraction
du Ni. Un premier choix s'est porté sur une solubilisation du Ni directement à partir de la masse
sèche de la plante Alyssum murale. L'autre choix, déjà testé dans la littérature, s'est porté sur
une solubilisation du Ni à partir des cendres de la plante Alyssum murale. L'autre partie de ce
travail traitera des méthodes hydrométallurgiques utilisées pour traiter le lixiviat afin d'en
extraire sélectivement le Ni sous une forme directement commercialisable.
Les sols de serpentine issus de l'altération des roches ultramafiques contiennent de large
concentration en métaux de valeur comme le nickel avec des teneurs variant entre 3 et 8 g/kg.
Ce nickel n'est néanmoins pas en concentration suffisante pour être exploité par l'industrie
minière et métallurgique qui demande des teneurs en nickel supérieures à 30 g/kg.
La plante Alyssum murale peut extraire des sols de serpentine et concentrer dans ses tissus de
fortes concentrations en Ni. Des essais de solubilisation du Ni ont été menés sur des graines de
cette plante par le biais d'une lixiviation chimique utilisant un acide à faible coût: l'acide
sulfurique. Les essais expérimentaux ont fait la démonstration de la lixiviation des graines
broyées finement d'Alyssum murale dans une solution de H₂S0₄ 0.5 M à une température de
90°C pendant un temps de 120 min et permettait d'extraire 97.0 ± 6.8% du Ni total. L'utilisation
d'un système de contre-courant à trois étapes permet avec les mêmes paramètres de lixiviation
une solubilisation quasi-totale de 99.0 ± 0.3% du Ni contenu dans les graines d'Alyssum murale.
Ainsi, une série de travaux a eu pour but de tester différentes techniques de raffinage du Ni à
partir du lixiviat produit. Un mélange plus large des parties de la plante comprenant les fleurs et
les feuilles a été choisi afin d'expérimenter les paramètres de la lixiviation. Le mélange de fleurs
et de feuilles représentent alors une plus grande proportion de la biomasse pour Alyssum
murale. Les procédés de raffinage comme la précipitation sélective ou l'électroplaquage n'ont
pas permis une extraction sélective du Ni à partir du lixiviat de la plante. La coagulation et la
floculation de la matière organique présente largement dans le Iixiviat d'Alyssum murale a
révélé que le Ni ainsi que des ligands organiques sont liés dans des complexes. La récupération
sélective du Ni à partir du lixiviat d'Alyssum murale a été menée grâce à l'utilisation d'une
solution organique d'extraction à base d'un acide phosphonique bis (2.4.4-trimethylpentyle)
(Cyanex 272). Les résultats ont montré que 72.4 ± 6.4% du Ni total contenu dans le lixiviat
d'Alyssum murale pouvaient être récupéré sous la forme de cathode.
Enfin, la suite des travaux s'est portée sur la solubilisation et le raffinage du nickel des cendres
de la plante Alyssum murale. L'incinération de la masse sèche d'Alyssum murale a permis de
récupérer 98.9 ± 0.1% du Ni total en produisant une cendre d'une teneur en Ni de 158 g Ni/kg.
Une lixiviation de ces cendres par une solution H₂S0₄ 1.9 M à une température de 90°C pendant
une durée de 240 min et avec un pourcentage de solides de 15% a permis de solubiliser 96.2%
du Ni disponible dans ces cendres. Le raffinage et la valorisation de ce Ni ont été réalisés par
une voie originale: la cristallisation d'un sel de sulfate double de Ni et d'ammonium. Le lixiviat
des cendres concentré en Ni a été neutralisé à pH 5, puis son volume a été réduit d'un facteur 3
par évaporation. La cristallisation a été réalisée par ajout de sulfate d'ammonium à une
température de 2°C. Le sel produit a été re-solubilisé dans une solution aqueuse concentrée en
Ni et Mg. Cette solution a été purifiée de ces impuretés par cristallisation et filtration de MgF2.
Le sel de sulfate double a alors été de nouveau cristallisé, puis récupéré par filtration. L'analyse
de la teneur en métaux de ce sel a montré une teneur en Ni de 132 ± 3 g/kg. De plus, une
analyse par DRX a permis de démontrer l'identité du composé (Ni(NH₄)₂(S0₄)₂•6H₂0). Les
autres métaux comme le Fe ou le Mg sont présents à des teneurs traces. Une étude technico-
économique a montré le fort potentiel économique de cette voie de production.
Type de document: | Thèse Thèse |
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Directeur de mémoire/thèse: | Simonnot, Marie-Odileet Mercier, Guy |
Co-directeurs de mémoire/thèse: | Blais, Jean-François |
Informations complémentaires: | Résumé avec symboles |
Mots-clés libres: | procédé hydrométallurgique; nickel; Alyssum murale; solution aqueuse |
Centre: | Centre Eau Terre Environnement |
Date de dépôt: | 11 févr. 2014 16:18 |
Dernière modification: | 23 juill. 2024 13:57 |
URI: | https://espace.inrs.ca/id/eprint/1765 |
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