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Mobilité forcée dans le quotidien des personnes en situation d’itinérance faisant usage de drogue à Montréal

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Lesage-Mann, Élaine (2023). Mobilité forcée dans le quotidien des personnes en situation d’itinérance faisant usage de drogue à Montréal Thèse. Québec, Université du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Doctorat en études urbaines, 182 p.

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Résumé

Les personnes en situation d’itinérance sont particulièrement mobiles, parfois qualifiées de nomades urbains. De nombreuses études ont documenté le lien entre leur consommation de drogues et l’exacerbation de leur mobilité. Une revue de la littérature sur la mobilité quotidienne de cette population – les personnes en situation d’itinérance faisant usage de drogue (PSIFUD) – a permis d’établir qu’elle s’articule principalement autour de trois dimensions : combler les besoins de base, de consommation et d’acquisition de ressources financières. Premièrement, les PSIFUD se déplacent souvent vers différentes ressources pour combler leurs différents besoins de base (dormir, s’alimenter, prendre soin de sa santé). Deuxièmement, la consommation de drogue est à l’origine de plusieurs déplacements pour se procurer la substance, le matériel de consommation et pour se rendre au lieu de consommation. De plus, cette mobilité peut varier en fonction de plusieurs facteurs, principalement le type de substance consommée. Troisièmement, l’acquisition de ressources financières occasionne quotidiennement d’autres déplacements variant selon les stratégies mobilisées. En filigrane de ces travaux, il est souvent évoqué que cette mobilité serait forcée. Plusieurs études ont documenté l’expulsion des PSIFUD des espaces publics et les stratégies visant à les « invisibiliser ». Par contre, leur mobilité forcée est, à ce jour, encore peu explorée dans le cadre de leur quotidien. L’objectif principal de cette thèse est d’explorer la mobilité forcée vécue au quotidien par les personnes en situation d’itinérance faisant usage de drogue (PSIFUD). Les résultats de cette thèse sont présentés dans trois articles scientifiques. Dans le premier article, l’objectif est d’analyser les différentes utilisations de la place Émilie-Gamelin, un espace public montréalais fréquenté par les PSIFUD depuis son inauguration dans les années 1990. Les résultats révèlent quatre catégories d’utilisation, traduisant des niveaux d’ancrage différents à cet espace : 1) celles l’évitant à tout prix, 2) celles le considérant comme un lieu d’évasion occasionnellement, 3) celles l’utilisant comme un lieu offrant de multiples opportunités et 4) celles le considérant comme leur milieu de vie principal. Dans le deuxième article, l’objectif est d’analyser quels sont les acteurs et comment ils contribuent à des évènements de mobilité forcée selon la perspective des PSIFUD, en lien avec trois besoins (besoins de base, de consommation et d'acquisition de ressources financières). Les résultats indiquent que de nombreux acteurs – les policiers, les organismes communautaires, les pairs, l’administration municipale, les commerçants et les résidents – concourent à augmenter leur mobilité forcée quotidiennement. Concernant leurs besoins, les PSIFUD subissent plus d’évènements de mobilité forcée lorsqu’elles consomment et dorment dans un espace public ou qu’elles occupent cet espace. Dans le troisième article, l’objectif est de comprendre comment le profil de consommation – des personnes consommatrices d’opiacés par injection (PCOI) et des personnes inhalatrices de crack (PIC) – influence leur mobilité quotidienne. Les résultats révèlent que la mobilité de ces deux populations diffère et conduit à des défis quotidiens distincts, et ce, en fonction de trois dimensions : les habitudes de consommation, l’acquisition de ressources financières et les méthodes répressives déployées à leur égard par les forces de l’ordre.

People experiencing homelessness are particularly mobile, sometimes referred to urban nomads. Many studies have documented how drug use increases this mobility. A review of the literature on the daily mobility of this population - homeless people who use drugs (HPWUD) - found that it is primarily related to three dimensions: fulfilling basic needs, drugs consumption, and acquiring financial resources. First, HPWUDs often interact with several resources to meet their various basic needs (sleeping, eating, healthcare). Secondly, drug use often comes with several trips for both acquisition of the substance and the materials required to consume at, as well as getting to the place of consumption. Moreover, this mobility can vary according to several factors, mainly the type of substance consumed. Thirdly, the acquisition of financial resources leads to other daily trips that vary according to the strategies used. Throughout those studies, it is often suggested that this mobility is forced. Several studies have documented their expulsion from public spaces and strategies to make them "invisible". However, the forced mobility of HPWUD is still little explored in the context of their daily lives. The main objective of this thesis is to explore the forced mobility experienced daily by homeless people who use drugs. The results of this thesis are presented in three scientific articles. In the first one, the objective is to analyze how the Place Émilie-Gamelin, a public space located in Montreal inaugurated in 1990, is used by the HPWUDs. The results reveal four categories of relations with the Place, reflecting different levels of anchoring to this space: 1) those who avoid it at all costs, 2) those who consider it an occasional place of escape, 3) those who use it as a place of opportunities, and 4) those who consider it their main life environment. In the second article, the objective is to analyze the various actors and how they contribute to forced mobility events from the perspective of the HPWUDs, when the latter fulfill their three needs: basic, drug use and financial resource acquisition. The results indicate that many actors - police officers, community organizations, peers, municipal government, merchants, and citizens - contribute to increasing their forced mobility daily. Related to their needs, HPWUDs experience the most forced mobility events when they are using drugs, sleeping, or occupying public space. In the third article, the objective is to understand how the drug consumer profile - people who inject opiates and people who inhale crack cocaine - influences differently their daily mobility. The results reveal that these two populations have different mobility dynamics which lead to distinct daily challenges along three dimensions: drug habits, acquisition of financial resources, and repressive methods deployed against them.

Type de document: Thèse Thèse
Directeur de mémoire/thèse: Apparicio, Philippe
Mots-clés libres: Itinérance; mobilité forcée; drogue injectable; drogue inhalable; espaces publics; Montréal; répression policière; Homelessness; forced mobility; injectable drugs; inhalable drug; public spaces; Montreal; police repression
Centre: Centre Urbanisation Culture Société
Date de dépôt: 15 févr. 2024 21:19
Dernière modification: 15 févr. 2024 21:19
URI: https://espace.inrs.ca/id/eprint/14212

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