Modulation de la réponse immunitaire de la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) par les effluents municipaux
1Hébert N., 2Ruby S., 1Bernier J., 1Cyr D., 3Pellerin J., 4Hausler R., 5Gagné F., 5Blaise C., 1Fournier M.
1 INRS-IAF, 245 boul. Hymus, Pointe-Claire, Qc, H9R 1G6
2 Université de Concordia, 1455 blvd. de Maisonneuve, Mtl, Qc, H3G 1M8
3 Centre Saint-Laurent, 501 rue McGill, Mtl, Qc, H2Y 2E7
4 ISMER, 310 Allées des Ursulines, Rimouski, Qc, G5L 3A1
5 UQAM, 2101 av. Jeanne-Mance, Mtl, Qc, H2X 2J6
Les effluents municipaux constituent un mélange complexe de contaminants reconnus pour perturber le système immunitaire et endocrinien des vertébrés. Le but de cette étude consiste à déterminer l’effet des effluents municipaux sur le système immunitaire de truites arc-en-ciel juvéniles. La conception expérimentale de l’exposition aux diverses concentrations d’effluent est la suivante : une exposition de 54 et 90 jours aux concentrations 0.01, 0.1, 1 et 10% ainsi qu’une exposition de 40 jours aux concentrations 1, 10, 25 et 50%. Les fractions (in)solubles de l’effluent ont été évaluées afin de différencier l’impact des polluants solubles et insolubles (exposition de 28 jours). Les truites ont été exposées à trois procédés de désinfection soit l’acide peracétique, la radiation UV et l’ozone ainsi qu’à des effluents non-désinfectés (concentration 10%/traitement). Les compétences immunitaires des truites ont été évaluées à l’aide de deux essais soit la phagocytose et la transformation lymphoblastique. La phagocytose a été effectuée en utilisant des billes de latex fluorescentes et ensuite, analysée en cytométrie de flux. La stimulation de la prolifération des lymphocytes a respectivement été réalisée à l’aide du PHA et de LPS. L’indice de prolifération des lymphocytes a été mesuré par l’incorporation de thymidine tritié dans l’ADN nouvellement synthétisé. Les poissons exposés à une concentration d’effluent de 1% ont démontré une diminution significative du pourcentage de phagocytose à 54 et 90 jours d’exposition. Les truites exposées 40 jours (1-50%) ont démontré une stimulation de l’activité des phagocytes pour toutes les concentrations. Les truites exposées 54 jours ont démontré une stimulation de la prolifération des cellules stimulées par le PHA et le LPS pour toutes les concentrations à l’exception de 0.1%. La prolifération des cellules stimulées par le PHA s’avère significativement réduite pour chacune des concentrations après 90 jours d’exposition. Les truites exposées aux fractions (in)solubles ont démontré une stimulation de la phagocytose par les deux fractions. Les truites exposées au groupe effluent non-désinfecté ont démontré une stimulation du pourcentage de phagocytose. En général, la réponse immunitaire des truites exposées aux eaux usées municipales est reliée à divers facteurs tels que la composition de l’échantillon, la concentration des contaminants et le temps d’exposition.