Développement d'un nouveau modèle in vitro de cancer épithélial de l'ovaire.

Magdalena Zietarska, Christine M. Maugard, Diane Provencher, Tom Hudson, Patricia Tonin, Anne-Marie Mes-Masson.

Centre de Recherche du Centre Hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) / Institut du cancer de Montréal, Département d'obstétrique-gynécologie, Université de Montréal; Montreal Genome Center, McGill University Health Center; Departments of Human Genetics and Medicine, McGill University; Montreal General Hospital Research Institute, McGill University Health Centre; Département de médecine, Université de Montréal; Montréal, Québec, Canada.

Objectifs : Les lignées cellulaires de cancer épithélial de l'ovaire sont un outil pratique pour la recherche en biologie moléculaire et cellulaire. Cependant, la façon dont l'expression des gènes est affectée en culture par comparaison à la tumeur d'origine n'est pas encore bien élucidée. Nous avons développé un nouveau modèle multidimensionnel (3D) de culture in vitro afin d'évaluer si nous nous rapprochions ainsi des conditions de croissance des tumeurs humaines in vivo. L'identification de gènes candidats spécifiques du modèle 3D, cibles potentielles de nouvelles stratégies thérapeutiques, est envisagée.

Matériel : Quatre lignées cellulaires, provenant soit de tumeurs malignes ovariennes (TOV-21G, TOV-81D et TOV-112D), soit d'ascite néoplasique (OV-90) ont été cultivées en gouttelettes suspendues leur permettant ainsi de former des sphéroïdes flottants. Ces mêmes lignées cellulaires ont été xénogreffées dans les souris nues afin d'obtenir un modèle in vivo. L'ARN des cellules cultivées en monocouches, en sphéroïdes et des xénogreffes tumorales a été extrait. Le profil d'expression génique correspondant à chaque modèle a été analysé grâce aux biopuces d'expression d'ADN à haute affinité Affymetrix HuFL.

Résultats : Nous avons réussi à établir des sphéroïdes en utilisant la méthode des gouttelettes suspendues. Cette méthode présente plusieurs avantages comparativement aux méthodes basées sur l'utilisation d'agarose. L'un d'entre eux est la facilité avec laquelle on peut obtenir de l'ARN de bonne qualité représentatif de l'hétérogénéité observée dans les tumeurs ovariennes humaines. Les comparaisons morphologiques indiquent également que les cellules qui croissent en suspension dans les gouttelettes forment, de façon générale, des sphéroïdes cellulaires compacts. L'ARN de bonne qualité a été extrait des sphéroïdes ainsi que des cultures cellulaires en monocouches et des xénogreffes tumorales. Les comparaisons entre les profils moléculaires de chacun de ces modèles seront présentées.

Conclusion : Ce nouveau modèle représente un outil novateur qui pourra contribuer à une meilleure compréhension des événements moléculaires associés à l'initiation et/ou la progression du cancer épithélial de l'ovaire.