Étude de la candidose oropharyngée chez la souris transgénique exprimant le génome du VIH-1

Miriam Marquis, Francine Aumont et Louis de Repentigny

Département de microbiologie et immunologie, Université de Montréal

La candidose oropharyngée (OPC) est une infection fongique opportuniste particulièrement fréquente chez les patients atteints d'infection au VIH. Toutefois, les altérations précises des mécanismes de défense qui prédisposent à l'infection des muqueuses par Candida albicans demeurent inconnues. La souris transgénique (Tg) exprimant le génome du VIH-1 (Paul Jolicoeur, IRCM) a la particularité de reproduire les éléments cliniques et biologiques de l'OPC que l'on retrouve chez les patients atteints d'infection au VIH. Ces souris Tg présentent une diminution importante du nombre de lymphocytes T CD4+ circulants ainsi qu'une apparition précoce, mais transitoire de lymphocytes T CD8+ au niveau de la muqueuse buccale. Suite à l'infection buccale de ces souris à C. albicans, un état de porteur chronique s'installe et persiste jusqu'à la fin de la vie des souris. À la phase tardive de l'infection, il survient une remontée finale de la charge de C. albicans de même qu'une accumulation de cellules mononuclées au niveau de la muqueuse buccale. De nombreuses études réalisées chez des souris immunocompétentes infectées à C. albicans ont montré que l'immunité à médiation cellulaire est protectrice à l'égard de l'OPC, et que les macrophages et les polymorphonucléaires neutrophiles (PMN) empêchent la dissémination de la levure aux organes profonds. Il est donc possible de croire que suite à la réduction de l'une ou plusieurs de ces populations cellulaires, il pourrait y avoir soit une augmentation de la charge au niveau des muqueuses, soit une dissémination aux organes profonds de la levure. Toutefois, la déplétion des PMN, débutant 21 jours après l'infection à C. albicans, n'a pas modifié la charge endobuccale, ni provoqué la dissémination de la levure aux organes profonds. Le rôle des lymphocytes T CD8+, comme mécanisme de défense contre le Candida chez la souris Tg, a été démontré par une augmentation des décomptes buccaux chez la souris Tg CD8a KO comparativement à la souris Tg. Ces derniers résultats s'avèrent la toute première démonstration du rôle des lymphocytes T CD8+ dans la défense de l'hôte contre C. albicans in vivo. Afin d'élucider le rôle des macrophages, ceux-ci seront déplétés in vivo à l'aide de liposomes contenant du clodronate chez la souris Tg. Des analyses fonctionnelles des PMN et des macrophages incluant la phagocytose, la fongicidie et la production de métabolites oxidatifs seront effectuées afin de déceler des perturbations potentielles chez la souris Tg.

Projet subventionné par les IRSC