TDE, une protéine transmembranaire et son rôle dans l’oncogénèse

Michela Bossolasco, Anne-Marie Mes-Masson

CR-CHUM et Institut du cancer, Hôpital Notre-Dame, Université de Montréal

INTRODUCTION : Le laboratoire dispose de souris transgéniques porteuses de l'antigène grand T du virus de Polyome (Py LT-Ag) sous le promoteur de métallothioneiones. Ces souris développent des tumeurs testiculaires, mais la latence avec laquelle ces tumeurs apparaissent, suggère que d'autres altérations successives à l'expression de Py LT-Ag sont nécessaires pour le développement de ces tumeurs. Afin d’identifier ces évènements secondaires, nous avons effectué un ''differential display'' à partir de deux lignées cellulaires dérivées de testicules pré- et post- adénomateux, et avons ainsi identifié, parmi d’autres, un gène nommé TDE qui s'exprime de façon plus abondante dans les tumeurs.

RÉSULTATS : Le cDNA du gène TDE1 de souris et son homologue humain, HTDE,uniques au moment du clonage possédaient plusieurs séquences hydrophobiques, suggérant qu’il pouvait s’agir de protéines transmembranaires. Présentement, d’autres isoformes murins ont été clonés, de même que les homologues de levure et de drosophile, ce qui suggère l’existence d’une nouvelle famille de protéines. Afin de préciser le rôle de HTDE dans la transformation cellulaire, nous avons analysé l’expression de ce gène dans différentes tumeurs primaires et dans différentes lignées cellulaires de tumeurs. Par ''Northern blot'', 3/5 biopsies de tumeurs pulmonaires humaines montraient une surexpression de HTDE, de 4 à 10 fois par rapport au tissu normal. Puisque nous disposions de souris transgéniques porteuses de Py LT-Ag sous le promoteur des kératines 19 et qui développaient des tumeurs pulmonaires, nous avons vérifié l’expression de TDE et avons confirmé sa surexpression dans les nodules pulmonaires versus le tissu normal, également dans ce modèle. Ces résultats identifient le poumon comme un organe cible de TDE. Afin de vérifier son potentiel oncogénique, HTDE a été cloné dans un vecteur d'expression eucaryote (PJKDF). Nous avons pu démontrer de cette façon que sa surexpression induit la formation de foyers dans des fibroblastes ainsi qu’une croissance cellulaire accélérée. Nous avons également cloné HTDE en fusion avec GFP et localisé la protéine de fusion HTDE-GFP à la membrane plasmique. Nous avons également généré trois mutants de HTDE, en C- et en N- terminal de la protéine, afin de vérifier si ces régions sont importantes dans l’activité et dans la localisation de la protéine. Nous envisageons prochainement de vérifier le potentiel oncogénique du gène in vivo, dans des souris nues.

CONCLUSION : L'utilisation de souris transgéniques s'est révélée un bon outil pour l'identification de gènes exprimés différentiellement durant la progression tumorale. HTDE semble être effectivement impliqué dans la transformation cellulaire, et plus précisément dans celle impliquée dans le cancer du poumon.