Profil d'expression des tumeurs épithéliales ovariennes à faible potentiel de malignité

Ouellet V1, Dufresne M-H1, Maugard CM1, Lussier C2, Ren, F1, Hudson TJ3, Tonin P4, Provencher D1-5, Mes-Masson A-M1

1:CR-CHUM, Hôpital Notre-Dame, Institut du Cancer de Montréal.

2: CHUM, Hôpital Notre-Dame, Service de Pathologie

3: Centre du Génome de Montréal

4: CR-CUSM, Hôpital Général de Montréal

5: CHUM, Hôpital Notre-Dame, Service de Gynécologie

Introduction : Dans le cancer épithélial de l'ovaire (CEO), les tumeurs à faible potentiel de malignité (FPM) représentent environ 20% des tumeurs malignes (TOV) et leur récurrence n'est que de 5%. Comme ces tumeurs ont un prognostic hautement supérieur aux TOV et qu'une simple chirurgie est souvent suffisante pour les contrôler, leur diagnostic doit être précis. Toutefois, un des problèmes des FPM est que leurs critères histologiques sont mal identifiés. De ce fait, il peut en résulter une mauvaise classification aboutissant à un choix thérapeutique (chirurgie radicale et/ou chimiothérapie) non optimal pour la patiente d'autant plus que leur diagnostic souffre d'un manque de reproductibilité d'un examinateur à l'autre.

Méthodes et résultats : Afin d'identifier les candidats signatures des FPM, nous avons utilisé des micropuces (HuGeneFL Affymetrix GeneChip). L'ARN a été obtenu à partir de cultures primaires ou de tissus tumoraux de FPM ou de TOV. Les patrons d'expression différentiel des gènes ont été déterminés en comparant 6 LMP à 8 TOV de grade 3 en cultures primaires et 6 FPM à 13 TOV de grade 3 en tissus tumoraux tous ces échantillons étant de type histopathologique séreux. Les gènes candidats ont été sélectionnés à l'aide de tests statistiques (corrélation métrique, Mann-Withney et permutation). Nous avons sélectionné, raffiné et éprouvé par validations croisées les gènes candidats dont l'expression permettait la distinction entre les FPM et les TOV. Afin de corréler les résultats obtenus au niveau de l'ARN avec la biologie du CEO, les candidats sélectionnés ont été analysés sur les tissus tumoraux de 13 LMP et de 12 TOV par immuno-histochimie (IHC).

Conclusion et pertinence : L'identification des gènes candidats à partir de leur expression sur micropuces et leur application dans des techniques conventionnelles utilisées par des pathologistes, peut devenir un outil très utile pour confirmer le diagnostic des LMP. Il semble que de nouvelles méthodes de diagnostic basées sur la détection de l'ARN pourraient également contribuer à l'amélioration de la classification des CEO au niveau clinique. De plus, une plus profonde compréhension de cette maladie nous permettra de cibler des voies spécifiques à une plus faible malignité pour ensuite reporter ces connaissances au niveau du traitement des tumeurs ayant un pauvre prognostic.

Projet subventionné par l'IRSC. Véronique Ouellet est boursière de la FES et de Canderel