Production et purification de nucléocapsides du Virus de l'Hépatite C (VHC) chez la levure Pichia pastoris.

Valérie GAGNÉ, Nathalie MAJEAU, et Denis LECLERC.

Centre de Recherche en Infectiologie (CRI), CHUQ, Pavillon CHUL, 2705 boul. Laurier, RC-709, Québec, Québec, Canada, G1V 4G2

Le virus de l'hépatite C (VHC) est le principal agent pathogène associé à la cirrhose du foie et à l'hépatocarcinome. Le virus possède un ARN simple brin de polarité positive codant pour une seule polyprotéine. Cette polyprotéine virale est clivée par la signal peptidase cellulaire de l'hôte et une protéase virale, donnant ainsi une série de protéines, incluant la capside, deux protéines d'enveloppe (E1 et E2) et sept protéines non-structurales. La protéine structurale de la capside se retrouve, lors de la traduction, anchrée dans le réticulum endoplasmique (RE) par sa portion C-terminal. Un clivage subséquent au niveau du RE par une enzyme cellulaire de l'hôte, la signal peptide peptidase (spp), permet le relâchement de la core, la rendant libre et mature. C'est sous cette forme que le virus non-enveloppé se retrouve dans le sang de patients infectés.

Le système d'expression chez la levure Pichia pastoris est un système très rentable ayant un pouvoir de production 5 à 10 fois supérieur à celui des cellules humaines. La production de pseudo-particules virales dans ce système nous permet d'avoir un grand rendement. Par contre le manque de spp chez ces organismes les rends inaptent à produire des capsides libres et matures semblables à celles retrouvées dans le sang de patients infectés. En insérant le gène de la spp humaine chez la levure Pichia pastoris nous avons obtenu de grande quantité de capsides matures ayant une densité et une taille semblables aux capsides sauvages. Ceci nous permettra d'évaluer le rôle exact de ces dernières dans la pathogénèse de la maladie. Ici, sont présentés les résultats démontrant l'efficacité du clivage par la spp et les techniques de purifications utilisées pour obtenir des pseudo-particules pures.