Utilisation d'inhibiteurs de protéases contre l'infection par le virus Y de la Pomme de Terre.

Geneviève Pépin, Dominique Michaud et Denis Leclerc

Centre de Recherche en infectiologie et Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec

Le virus de la pomme de terre Y est un virus à ARN simple brin de polarité positive qui fait partie de la famille des Potyvirus. Il infecte principalement les solanacées et il est transmis par les pucerons. Durant son cycle d'infection, l'ARN viral est traduit en une polyprotéine qui est clivée en cis et en trans par trois protéases virales soient : P1, Hc-Pro et NIa. La protéine P1 est une protéase de type sérine et est située à l'extrémité N-terminale de la polyprotéine. Elle s'autoclive au C-terminal pour se libérer de la polyprotéine. La protéase Hc-Pro, au C-terminal de la P1, s'autoclive de la même manière que la P1 soit de façon cotraductionnelle avec un seul évènement de coupure en C-terminal. Hc-Pro est une protéase à cystéine de type papaïne. Finalement, la dernière protéase soit NIa, une protéase à cystéine ayant une conformation serine-like coupe de deux façons, en cis et en trans.

Il a été démontré qu'un inhibiteur de protéase de type cystatine, OCI (oryzacystatine I) peut inhiber la réplication virale de PVY in vivo dans les plantes transgéniques. Le but de ce projet est donc de trouver la protéase cible de cet inhibiteur.

En utilisant le système wheat germ de transcription traduction in vitro, il a été impossible de voir un effet d'inhibition par OCI de l'une des trois protéases de PVY. En fait, pour ces trois enzymes coupant en cis, aucune cinétique n'a pu être établie car leurs clivages s'effectuent de façon cotraductionnelle. Par contre, la production de la protéase NIa dans E.coli permettra d'avoir une protéase soluble et active en trans. Il sera ainsi possible de vérifier si OCI peut inhiber l'activité trans de la protéine NIa. Un peptide acétylé et la fluorescamine seront utilisés pour faire les tests d'activités.